Dans un contexte difficile, il faut à mon sens éviter d'aborder des sujets qui peuvent prêter à confusion et qui divisent les Français. Le cas des fusillés pour l'exemple fait partie de ces questions délicates qu'il ne me semble pas opportun de traiter. Le ministre délégué chargé des Anciens combattants a d'ailleurs annoncé, après avoir reçu le rapport de M. Antoine Prost, qu'il allait poursuivre les consultations.
Cela dit, l'Union nationale des combattants est favorable à une réhabilitation au cas par cas. Bien sûr, l'entreprise est difficile et longue, mais la justice mérite que l'on y consacre le temps et l'énergie nécessaire. Il faut agir dans un souci d'égalité et de justice. Il reste que dans nos petites communes les gens se connaissent tous et qu'il faut prendre garde à ne pas revenir sur un sujet délicat.
D'évidence, la reconversion est une dette sociale contractée à l'égard des jeunes qui, par exemple, ont participé aux opérations extérieures. Le Président de la République a fait de la jeunesse un axe de sa politique ; ceux qui se sont engagés pour la France ne peuvent être oubliés. L'ONAC, les armées et les associations devraient travailler ensemble sur le sujet afin de valoriser les écoles de reconversion professionnelle et de répondre aux besoins.
Les associations de combattants remplissent une mission essentielle d'aide sociale. Il semble toutefois que les subventions qui nous sont accordées doivent prochainement transiter par l'ONAC qui les répartirait. Dans le respect du contrôle légitimement opéré par l'ONAC, les associations sont unanimes à considérer que le maillage associatif ne peut pas être remis en cause dans le domaine social. Le contact direct avec les personnes en difficulté est en effet essentiel car les problèmes ne sont pas uniquement financiers ; ils sont aussi humains. Seules les associations proches du terrain peuvent agir en ce sens, et éviter une gestion uniquement « administrative » d'une mission sociale.