De nombreux et longs débats ont eu lieu sur ce sujet lors des deux dernières commissions du Livre blanc auxquelles j'ai appartenu. On peut déplorer que certains équipements manquent à la France mais, étant donné la durée de vie des matériels, la situation actuelle résulte de décisions déjà anciennes.
L'Europe de la défense se construira de façon pragmatique sur la base de la volonté de chaque État membre. Si la prise de conscience des pays européens se fait à petits pas, nous enregistrons tout de même des progrès, comme l'accord de Lancaster House avec les Britanniques, ou dans nos relations avec les Polonais ou les Allemands.
Malgré un contexte contraint, le budget de la Défense n'a pas diminué. On aurait pu souhaiter qu'il progresse, mais nous devons être réalistes. La France est aujourd'hui condamnée à rembourser une dette qui la rend dépendante des organismes bancaires. Le remboursement constitue à juste titre un objectif prioritaire. Les capacités retrouvées de notre pays lui permettront de garantir son autonomie stratégique.
La Défense est « la première raison d'être de l'État. Il n'y peut manquer sans se détruire lui-même ». J'ai voulu que ces mots de Charles de Gaulle, que vous avez tous remarqués, s'inscrivent sur les murs de notre salle de commission et le président de l'Assemblée nationale m'a donné son accord. N'oublions pas que la France reste le seul pays européen qui conserve l'ensemble de ses missions en matière de défense ! Elle consacre à la Défense l'un des budgets les plus élevés de l'Union, et elle engage ses forces à chaque fois qu'elle en décide.
Messieurs, je vous remercie pour votre enrichissante participation à nos débats.