L'industrie de la viande a pour première vocation de valoriser la production de l'élevage français et présente deux caractéristiques. La première est que nous sommes des entreprises de main-d'oeuvre – deuxième poste de charges après l'achat de la matière première. Pour un chiffre d'affaires de 15 à 18 milliards d'euros, les entreprises de la filière, réparties sur l'ensemble du territoire, emploient 60 000 salariés. La seconde caractéristique est que nous évoluons sur un marché européen voire international : un porc sur trois produits en France est vendu en dehors de nos frontières. La France exporte 700 000 tonnes par an de viande et en importe 500 000.
La priorité pour nos outils d'abattage est d'être compétitifs sur le marché français par rapport aux produits importés et sur le marché international pour pouvoir exporter. Nous devons par conséquent lutter contre les distorsions de concurrence et valoriser au mieux notre production sur le marché national avec le concours de la grande distribution.
Il faut tenir compte, j'y insiste, de l'importance de la main-d'oeuvre – car il n'existe pas de machines pour désosser, dégraisser et découper. Or certains pays européens utilisent une main-d'oeuvre à bas coût – on peut parler de dumping social –, et nous concurrencent sur le marché national ou à l'export avec des prix très inférieurs aux nôtres comme en Allemagne – quelque 4 euros de l'heure contre près de 10 euros en France – ou en Espagne.
Nous avons par ailleurs besoin d'obtenir des autorisations beaucoup plus rapidement afin de relancer l'élevage. Certaines taxes vont nous pénaliser, M. Langlois a évoqué l'écotaxe – or nos entreprises n'ont pas d'autre choix que d'utiliser leurs camions pour aller chercher les animaux et pour livrer la viande.
Enfin, sur le marché intérieur, nos partenaires de la grande distribution luttent pour proposer les prix les plus bas et les PME que nous représentons en partie en font les frais.