Intervention de Philippe Dumas

Réunion du 9 octobre 2013 à 9h45
Commission des affaires économiques

Philippe Dumas, président de SICAREV :

Nous ne pratiquons pas l'abattage rituel pour le plaisir, mais parce qu'il existe un marché pour certaines pièces de viande. Comme il n'est pas question de gaspillage, il nous faut bien valoriser l'ensemble du produit. L'abattage est un métier de désassemblage. C'est l'inverse de l'industrie automobile. Cette dernière assemble des pièces détachées pour produire une voiture ; nous, nous faisons entrer un bovin dans une chaîne de laquelle sort un certain nombre de pièces. En cas d'abattage rituel, celles qui n'intéressent pas le marché concerné doivent bien être valorisées autrement. Étiqueter systématiquement halal, c'est courir à la catastrophe !

L'industrie de l'abattage est caractérisée par la lourdeur des charges fixes. En situation de surcapacité, comme celle que nous connaissons en ce moment, les abattoirs ne tournent pas à plein et n'arrivent plus à faire face. Nous assistons en conséquence à des concentrations. La spécialisation répond de même à un impératif de rentabilité : elle permet de gérer les sous-produits et les déchets, d'améliorer la productivité du travail, et de faire baisser les coûts.

Il est possible de faire intervenir les abatteurs particuliers. Au sein du groupe Sicarev, à Roanne, nous abattons pour deux autres chevillards. Il existe aussi dans le voisinage un outil de proximité que nous considérons comme utile et complémentaire. Cela dit, il faut rester réaliste : il n'y aura pas un abattoir de proximité dans tous les cantons de France. Les réalités économiques ne le permettent pas.

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