Mes chers collègues, après les syndicats, la commission d'enquête auditionne la direction de l'entreprise Goodyear.
Nous accueillons aujourd'hui M. Olivier Rousseau, président du conseil d'administration de Goodyear Dunlop Tires France, vice-président Finance de Goodyear Dunlop Tires Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA), et M. Henry Dumortier, directeur général de Goodyear Dunlop Tires France.
Messieurs, soyez les bienvenus.
Comme les précédentes auditions, celle-ci est ouverte à la presse écrite et audiovisuelle. Un compte rendu de nos débats sera établi.
Messieurs, conformément à nos habitudes de travail, je vous donnerai d'abord la parole pour un exposé introductif d'une durée d'une vingtaine de minutes. Ensuite notre rapporteure, Mme Pascale Boistard, vous posera une première série de questions. Enfin, les autres membres de la commission d'enquête interviendront dans le cadre d'un débat approfondi.
Votre audition de ce jour suit celle, la semaine dernière, de MM. Michel Dheilly et Laurent Dussuchale et sera suivie par la visite des deux usines Goodyear d'Amiens-Nord et Sud le jeudi 10 octobre prochain, où, je le rappelle, tous les députés de la commission d'enquête sont conviés.
La semaine dernière nous avions abordé les problématiques liées aux deux sites, Nord et Sud, d'Amiens : passage aux 4x8 dans l'usine d'Amiens-Sud, niveaux de production et état des équipements dans les deux usines, plan de sauvegarde de l'emploi de l'usine d'Amiens-Nord, dialogue social – très dégradé dans cette dernière –, sécurité et conditions de travail, risques psychosociaux, formation.
Nous souhaiterions vous entendre aujourd'hui sur les aspects plus stratégiques de la direction du groupe Goodyear, au regard de la situation économique de la filière caoutchouc-pneu.
Quelles sont les orientations du groupe en matière d'investissements et de localisation des activités de production en France, en Europe et ailleurs dans le monde ? Il serait intéressant que vous nous précisiez la répartition des quantités produites dans l'usine d'Amiens-Nord et dans les autres usines du groupe en Europe. La presse, aujourd'hui, à la suite de la décision de justice d'hier, fait état de productions qui, après avoir été déplacées sur d'autres usines européennes, ont cessé depuis quelques années déjà sur ces sites. Pouvez-vous fournir à la commission d'enquête des éléments attestant ces faits ?
Par ailleurs, pourquoi avoir pris la décision de fermer l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, alors que le groupe investit dans l'usine d'Amiens-Sud, située juste en face, et qu'il fait des bénéfices ? Le montage financier du groupe soulève de nombreuses questions, s'agissant notamment du fait que l'entreprise d'Amiens a désormais son siège au Luxembourg. De même, des dividendes semblent de nouveau versés aux actionnaires, alors que cela n'était plus arrivé depuis 2003.
Enfin, comme nous y invite l'intitulé de notre commission d'enquête, je vous pose la question : quels enseignements peut-on tirer du cas du site d'Amiens-Nord ? Pensez-vous que des solutions législatives pourraient être apportées ?
Conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, je vous demande de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Veuillez, l'un et l'autre, lever la main droite et dire : « Je le jure ».