M. Rousseau et moi-même vous remercions de nous avoir invités pour apporter les éclairages nécessaires sur le projet de fermeture de l'usine d'Amiens-Nord.
Nous avons l'un et l'autre exercé au sein du groupe Goodyear des fonctions dans différents pays. Personnellement, j'ai rejoint le groupe il y a dix ans au sein de notre siège européen en Belgique. J'ai repris la direction générale de l'Espagne et du Portugal à partir de 2005 avant de rejoindre la France. Depuis avril 2009, je suis le directeur général de Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) : j'ai donc la responsabilité de la gestion de GDTF depuis les annonces des projets d'arrêt de l'activité tourisme sur le site d'Amiens-Nord et notre projet de cession de nos activités agricoles.
Dans le cadre de mes fonctions antérieures, j'ai été souvent confronté à la nécessité de mettre en place, de piloter ou encore de maintenir un dialogue social constructif et ouvert dans des pays dont la culture syndicale n'est pas si éloignée de celle qui prévaut en France. En revanche, je n'aurais jamais pu imaginer la nature des difficultés auxquelles il me faudrait faire face à Amiens-Nord.
Être devant vous aujourd'hui est pour nous l'occasion de rectifier les contrevérités qui vous ont été communiquées et de confirmer certaines affirmations. Nous nous sommes imposé depuis plusieurs années un devoir de réserve auquel nous nous sommes toujours tenus. Nous nous sommes ainsi interdit de répondre aux sollicitations des médias. Cette réserve n'a souffert qu'une seule exception : l'information de nos salariés. Durant toutes ces années, nous avons constamment cherché à partager avec eux directement et sans délai toute l'information nécessaire. Vous le savez, ils sont, depuis des années, dans une incertitude moralement épuisante. Nous leur devions donc toutes les informations auxquelles ils puissent se référer.
Depuis l'annonce de la mise en place de la commission d'enquête, j'ai personnellement donné instruction à l'ensemble de mes équipes de tout faire pour partager avec vous, en totale transparence, l'ensemble des informations nécessaires. Les documents que nous vous avons transmis sont complets et à jour. S'il le fallait, c'est bien volontiers que nous vous en délivrerions d'autres.
M. Olivier Rousseau et moi-même sommes également prêts, si la commission le souhaite, à partager notre expérience de chefs d'entreprise confrontés à une situation unique et très difficile.