La situation du dialogue social à Amiens-Nord est complexe, voire unique. C'est en mon âme et conscience que j'ai décidé en 2012 d'engager ce dialogue avec le seul syndicat majoritaire parce que j'étais convaincu que la CGT et la direction avaient été capables de jeter, après six mois de discussion, les bases d'un accord gagnant-gagnant, qui prévoyait l'arrêt progressif de l'activité tourisme jusqu'au seuil de soixante-seize salariés et le départ dans de bonnes conditions des seniors – leur demande était très forte. Les nombreux salariés qui avaient un projet individuel auraient également eu la possibilité de le réaliser grâce à leur indemnité de départ et Titan aurait pu reprendre le site avec les 537 emplois. Je me suis impliqué personnellement dans ce projet à plus de 50 % de mon temps alors que je suis responsable de plus de 2 500 salariés parce que, je le répète, j'étais convaincu que l'accord était en vue. Du reste, le 29 juin 2012, les avocats de la direction et ceux de la CGT sont parvenus à un « projet d'accord de méthode relatif au projet d'Amiens-Nord » – je l'ai avec moi – devant être remis au CCE du lendemain. Ce projet reprend toutes les dispositions et les montants proposés aux salariés. Une des personnes que vous avez auditionnées vous a dit que nous aurions, la veille du CCE du 27 septembre 2012, publié un document qui n'avait plus rien à voir avec celui du 29 juin. Ce n'est pas leur parole contre la mienne puisque j'ai avec moi les deux documents, que je me propose de vous remettre. Certes, le document a évolué entre juin et septembre, certains montants, notamment, ont été modifiés, mais c'est à la marge : le projet d'accord du 29 juin n'est pas subitement devenu un PSE. Je le répète : la direction était, en septembre 2012, à deux doigts de signer cet accord.
Pensant que le climat permettait enfin d'avancer, et sachant que la CGT était incontournable pour signer un accord, quel qu'il soit, nous avons décidé de travailler sereinement avec elle, ce qui fut le cas, d'ailleurs. C'est pourquoi nous ne comprenons pas ce revirement soudain, notamment l'exigence faite à Titan de passer de deux à sept ans de garantie en matière d'emploi, exigence qui rendait la signature de l'accord impossible.