Certains représentants d'organisations syndicales ont effectivement déposé des plaintes ; ils se sont exprimés à ce sujet ; je n'y reviens donc pas.
La direction n'a pas reçu de menaces de mort, mais le climat est très difficile. Nous sommes constamment sur la crête entre la nécessité des sanctions et celle du dialogue. Sur d'autres sites, ou dans d'autres entreprises, les décisions auraient peut-être été différentes… Nous nous efforçons en tout cas de ne pas alimenter les tensions : notre responsabilité est de maintenir le dialogue afin de trouver une solution pour les salariés d'Amiens-Nord.
Vous vous étonnez, madame la rapporteure, que nous nous séparions de l'activité agraire alors qu'elle est florissante. En Europe, elle représente environ 2,5 % de notre chiffre d'affaires : elle n'est donc pas stratégique. Le groupe se voit obligé de recentrer ses investissements dans les produits destinés aux poids lourds et aux véhicules de tourisme ; aussi a-t-il annoncé, dès 2005, son désengagement des activités agraires. Ce secteur, hautement technique, exige des investissements significatifs, et il est, au regard de la situation des entreprises agricoles en France et en Europe, d'une grande volatilité. Notre groupe affronte aussi, depuis de nombreuses années, la concurrence d'entreprises asiatiques, qui ont fait baisser les prix sur le marché européen. La longévité des pneumatiques a également fait refluer ce marché, à hauteur d'environ 16 % depuis 2008.