Intervention de Bruno Muret

Réunion du 2 octobre 2013 à 16h30
Commission d'enquête relative aux causes du projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord, et à ses conséquences économiques, sociales et environnementales et aux enseignements liés au caractère représentatif qu'on peut tirer de ce cas

Bruno Muret, directeur du département économie et communication du Syndicat national du caoutchouc et des polymères, SNCP :

Peut-être ce point est-il à nuancer. Goodyear s'est implanté au Luxembourg à la fin de la guerre, jugeant que cette position géographique, qui paraissait centrale en Europe, était un atout. Actuellement, le groupe y emploie 3 000 personnes à la recherche et à la production de pneumatiques poids lourds. L'image de l'optimisation fiscale colle au Grand-Duché, mais l'implantation de Goodyear obéit à une logique d'organisation.

Sur la remontée des bénéfices, sa direction a été explicite, compte tenu des prix de transfert et des marges garanties sur les sites de France. Elle prétend d'ailleurs avoir vu remonter plus de pertes que de bénéfices.

La massification de l'achat des matières premières est un point fondamental, d'autant que, depuis 2005, les cours sont de plus en plus volatils. Le kilo de caoutchouc naturel est passé de moins d'un euro en décembre 2008 à 4,6 en février 2011, pour retomber aujourd'hui à deux. D'où la nécessité pour les grands manufacturiers d'anticiper et d'acheter de manière professionnelle du caoutchouc naturel ou synthétique, ainsi que des composants métalliques ou d'autres ingrédients.

Les achats de caoutchouc naturel s'effectuent à partir de Singapour. Les groupes l'achètent auprès des producteurs locaux, en centralisant leurs achats en fonction de leur organisation. Goodyear explique en partie par la diminution de leur coût l'amélioration de ses résultats. Tous les communiqués de presse qui accompagnent la publication des bilans trimestriels mentionnent l'opportunité que représente la réduction du prix des matières premières et du SBR pour les manufacturiers.

Il y a quelques années, ceux-ci avaient connu la situation inverse. Une succession de surcoûts, qui n'étaient pas toujours correctement répercutés, leur avait occasionné des charges supplémentaires. Cette variation en yo-yo, voire en montagnes russes, pose de réelles difficultés aux services achat. Il est difficile d'établir le budget pour 2014. Si, depuis deux ans, le prix du pétrole est relativement stable, celui du caoutchouc naturel suit une autre évolution.

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