Monsieur le Premier ministre, vous connaissez la souffrance de la Bretagne. Les groupes volaillers Doux et Tilly-Sabco, la Cecab, Gad, l’entreprise Marine Harvest ont procédé ou vont procéder à des milliers de licenciements, du fait d’aventures industrielles hasardeuses, des choix d’actionnaires voraces ou de l’incurie de leurs dirigeants.
Mais c’est aujourd’hui vers nous et vers vous que se tournent les victimes, salariés et paysans, de ces désastres industriels. Leur simultanéité dans le temps et leur proximité dans l’espace diffusent le sentiment d’un monde et d’une région qui s’effondrent, même si de belles entreprises investissent et créent des emplois. Derrière les chiffres et les pourcentages, il y a des femmes et des hommes, des familles et des territoires qui souffrent au plus profond d’eux-mêmes.
À cette désespérance s’ajoute l’exaspération liée à la mise en place de l’écotaxe dans ce contexte exceptionnellement difficile.