Intervention de Nicolas Sansu

Séance en hémicycle du 16 octobre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Cout du capital

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Sansu :

Monsieur le Premier ministre, jeudi dernier, le premier rapport du comité de suivi s’interrogeait déjà sur l’efficacité du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, ce cadeau aux entreprises d’un montant de 20 milliards d’euros distribué sans contrepartie, sans distinction selon la taille des entreprises et les secteurs d’activité. Ce cadeau sera financé, en partie, par une ponction de 6 milliards d’euros sur les ménages via la hausse de la TVA

Cette mesure, comme le dit M. Pisani-Ferry, président du comité de suivi, bénéficiera très largement à des secteurs qui ne sont pas exposés à la concurrence internationale, à l’instar de la grande distribution ou du BTP. Vinci, Bouygues et Eiffage figurent ainsi parmi les plus gros bénéficiaires du crédit d’impôt alors qu’ils affichent des bénéfices à donner le tournis. Certaines entreprises bénéficiaires sacrifient quant à elles l’emploi tout en versant de copieux dividendes à leurs actionnaires ; Arcelor, Sanofi, Alcatel et tant d’autres encore…

Monsieur le Premier ministre, notre économie ne souffre pas du coût du travail mais d’un coût du capital exorbitant. Elle souffre d’un manque d’investissements publics générateurs d’investissements privés. Elle souffre de la complaisance des gouvernants européens et des institutions internationales face à la fraude et à l’évasion fiscale. Elle souffre des relations de domination imposées aux petites et moyennes entreprises et aux très petites entreprises par les grands groupes.

Comment peut-on encore penser que le chômage endémique, le faible niveau d’investissement des entreprises et les fermetures d’usines rentables seraient la conséquence d’une explosion du coût salarial ? Ce n’est pas vrai. Ce qui coûte cher à l’économie, ce sont les prélèvements financiers effectués sur les entreprises au bénéfice des actionnaires, au détriment du travail, et qui représentent un montant situé entre 94 et 130 milliards d’euros. C’est cinq fois le montant du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi !

Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous enfin prendre des mesures pour juguler le coût du capital et ainsi favoriser l’emploi, l’investissement productif et les salaires ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion