Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, ce projet de loi de finances intervient dans un contexte économique confus. Contrairement aux années passées, on pourrait penser que la crise financière est résolue. Les établissements de crédit se portent mieux. La monnaie unique n’est plus attaquée. Les pays de la zone euro s’attellent à la réduction de leurs déficits et à la restauration de leur compétitivité.
Néanmoins, cette éclaircie économique repose sur des bases instables. Je ne reviendrai pas sur les dangers qui pèsent sur la sphère monétaire – notre collègue Paul Giacobbi les a parfaitement exposés hier soir. L’autre danger, c’est la difficulté à créer de la croissance et donc des emplois. Sans croissance, nous ne pourrons sortir de la crise. Quand bien même la crise financière serait résolue.
Le budget de la France en 2014 doit dynamiser la politique de croissance de ce pays. Les marges de manoeuvre sont étroites. Mais le Gouvernement s’y est attelé avec courage, persévérance et dévotion. La croissance et l’emploi sont au coeur du projet de loi que nous examinons.
Tout d’abord, la réduction du déficit public se veut graduelle, afin de ne pas pénaliser la croissance. Certes, l’objectif de 3,6 % de déficit est moins ambitieux qu’en loi de programmation. Mais il se veut réaliste.
Premièrement, il repose sur une prévision de croissance plausible.
Deuxièmement, il tient compte de la situation économique actuelle. Certains en font un motif de reproche. Ce sont ceux-là mêmes qui se satisfaisaient d’un déficit supérieur à 8 % il y a peu de temps, ceux-là mêmes qui, dans le cas contraire, nous auraient reproché – et avec raison – de brider la croissance.
Troisièmement, l’objectif de déficit est équilibré. Lors du vote du budget 2013, le groupe RRDP avait émis de fortes réserves sur la répartition de l’effort de redressement. Celui-ci portait aux deux tiers sur les recettes et pour un tiers sur les dépenses. Cette année, le Gouvernement a concentré 80 % de l’effort sur les dépenses et seulement 20 % sur les recettes. Nous nous en réjouissons, monsieur le ministre.