Le vice fondateur de votre échec est simple : vous avez refusé de réduire tout de suite les dépenses publiques. Tout au contraire, vous avez créé par milliers de nouveaux fonctionnaires et multiplié les dépenses fiscales financées exclusivement par des impôts nouveaux.
Les économies ? Vous en parliez, mais vous n’en avez jamais fait. Pourtant les seules exemples de réforme de l’État réussies à l’étranger – et parfois par vos amis – indiquaient toutes la même chose : pas de redressement des finances publiques sans diminution des dépenses publiques. Les Canadiens l’ont fait, les Suédois – que M. Muet citait tout l’heure – l’ont fait, les Suisses l’ont fait. Pas vous. Résultat : les impôts ont augmenté rapidement ; les déficits ont continué à croître et le chômage aussi.
Est alors venue la deuxième étape : le principe de réalité a évidemment repris le dessus, avec ses cortèges de licenciements. Vous avez découvert la crise. Les chefs d’entreprise se sont révoltés : les plus grands d’abord, puis les moyens, et aujourd’hui les auto-entrepreneurs, les plus petits. Après les acteurs économiques, ce sont les contribuables qui l’ont senti passer. Pendant ce temps, vous avez prétendu assumer l’impopularité au nom de la justice fiscale. Et c’est sans doute au nom de cette justice fiscale que vous avez créé 1,3 million de nouveaux contribuables. Or ce sont les mêmes, au moins en partie, qui avaient déjà encaissé le choc salarial de la fin de l’exonération et de la défiscalisation des heures supplémentaires. Nous vous avions prévenus, mais vous avez préféré financer des emplois qui n’ont d’avenir que le nom.
Aujourd’hui, nous arrivons à la troisième étape. Dans votre budget 2014, nous n’avons que deux certitudes : les impôts vont continuer d’augmenter, et beaucoup ; les seules économies lisibles que vous nous promettez vont frapper les collectivités locales, qui d’ailleurs assurent aujourd’hui, en grande partie, l’investissement public.