Analysez bien les résultats, vous verrez. Aujourd’hui, le verdict est sans appel. Il est aussi sans issue : vous augmentez les impôts, mais les recettes fiscales diminuent. Trop d’impôt tue l’impôt, tout le monde le sait. Et les Français ne sont pas des imbéciles : 79 % d’entre eux jugent vos impôts injustes. Alors, s’agissant de la justice fiscale, il y a une contradiction. En outre, 72 % les trouvent excessifs et 88 % jugent que l’argent public pourrait être mieux dépensé. Vous avez inventé le plébiscite négatif…
Alors, comme le Président de la République, vous nous dites que la reprise est au coin de la rue, que les résultats sont là. Et qu’avec les résultats, la confiance va renaître. Ce sont les mots mêmes du président américain Hoover, quelques mois après le déclenchement de la crise de 1929. À titre indicatif, cet homme n’est pas resté dans l’histoire… Tous ceux qui ont vécu et travaillé dans l’économie réelle savent tout le contraire : c’est d’abord la confiance qui crée la croissance.
Comme vous n’avez pas commencé à baisser les dépenses publiques, vous allez devoir ramer encore plus pour atteindre l’objectif de baisse des déficits publics convenu avec l’Europe. Autant dire que nous pouvons prendre d’ores et déjà rendez-vous en vue du débat budgétaire pour 2015 : nous serons encore sur les mêmes bases.
Nous aurions pu nous en douter : alors que la France ne connaissait pas la crise, alors que la croissance était à 4 %, Lionel Jospin – et M. Moscovici était au Gouvernement à l’époque – n’a jamais engagé l’effort nécessaire de réforme de l’État. C’est pourtant quand tout va bien qu’il faut oser réorganiser.
Je vous laisse donc l’excuse de la crise, même si vous avez été élu sur sa négation. En fait, vous n’aurez convaincu les Français que d’une seule vérité : l’impôt est socialiste !