L’an dernier, nous avions déjà sonné l’alarme sur ce sujet, tant en loi de finances initiale qu’en loi de règlement et le Premier Président de la Cour des comptes – puisqu’il vous faut un arbitre – vous avait lui-même critiqué. Je le cite : « L’effort fiscal ne peut suffire pour réduire le déficit budgétaire ».
Aujourd’hui, il en rajoute, puisque de son propre aveu ainsi que de celui du Haut conseil des finances publiques, l’atonie de la croissance est la conséquence de votre politique fiscale. S’il faut une preuve, elle est très facile à trouver : vous augmentez les impôts mais les rentrées fiscales ne suivent pas en proportion. Autrement dit, vous avez déjà atteint le seuil où l’excès d’impôts étouffe l’activité et, bien sûr, tue l’impôt, pour user de la célèbre formule.
Mes chers collègues, nous avons dépassé ce seuil. Tout au long de cette année, nous avons exhorté le Gouvernement à présenter un collectif budgétaire qui aurait peut-être permis de rectifier cette trajectoire absolument désastreuse pour nos finances publiques.
Monsieur le ministre, vous avez un mental d’acier, je le reconnais. Contre toute évidence, vous promettez la baisse du chômage dans les deux mois et demi. Vous promettez aussi la croissance, comme s’il s’agissait d’un vaisseau spatial qui devrait atterrir sur la France pour nous sauver et qu’il n’y aurait plus qu’à attendre tranquillement !