Intervention de Pascal Terrasse

Séance en hémicycle du 16 octobre 2013 à 15h00
Loi de finances pour 2014 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Terrasse :

Quant à nous, nous ne devions pas nous satisfaire de mots ou de slogans : la croissance, vous le savez mes chers collègues, ne se décrète pas. Elle est le fruit d’un ensemble de mesures qui se traduisent dans une politique active en matière d’emplois et de cohésion sociale notamment.

En cela, le Gouvernement a pris une mesure particulièrement forte qui n’a peut-être pas eu un écho suffisant dans l’opinion publique. Je veux parler de la mise en place du rapport Gallois. Ce fut là un acte majeur, la fondation d’une orientation politique sur laquelle le Gouvernement doit continuer de s’appuyer.

Ce rapport s’inscrit en effet dans une logique visant à structurer notre économie sur la création de richesses et d’emplois : c’est ce que l’on appelle la compétitivité de l’économie. Cela me semble la meilleure manière de répondre aux interrogations de nos concitoyens sur le pouvoir d’achat. Il ne saurait en effet y avoir de pouvoir d’achat sans emploi, notre politique de l’emploi étant évidemment fondatrice.

De ce point de vue-là, regardons les choses assez simplement. Avec le Gouvernement, monsieur le ministre, vous avez pris les mesures structurelles qui s’imposaient.

Nos collègues de l’UMP ont proposé un certain nombre de dispositions dont certaines, il faut bien le dire, pouvaient être sensées. Le seul problème, c’est qu’elles ont été financées à crédit ; or, vous savez très bien que la dette d’hier, ce sont les impôts d’aujourd’hui. Pire encore : la dette d’hier est un impôt sur les naissances que les nouveaux contribuables devront payer un jour.

Je vous rappelle d’ailleurs que le Président de la République s’est lui-même engagé très fortement auprès de la jeunesse. Des jeunes diplômés, parfois surdiplômés, ceux que l’on appelle communément les « prolétaires cognitifs », se trouvent dans des situations très difficiles. La société leur a promis de les accompagner vers l’emploi ; or il n’en a rien été.

De ce point de vue, le rapport Gallois nous donne un juste horizon.

Je suis également très satisfait des mesures qui sont prises en matière de logements. Ce « choc de constructions » que vous appelez de vos voeux afin notamment de créer plusieurs milliers de logements sociaux dès 2014, le système permettant de réviser les plus-values sur les transactions immobilières – j’aurais souhaité que nous allions plus loin s’agissant des terrains à bâtir, les plus-values restant encore trop élevées –, la baisse de la TVA, en particulier afin de favoriser les économies d’énergie, sont autant de bonnes mesures permettant là encore de créer des emplois.

Enfin, s’agissant des mesures d’économies, je tiens à pointer les contradictions qui parfois se font jour en commission ou dans l’hémicycle. Si nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut faire des économies, poser la question de savoir lesquelles ne manque pas de soulever des problèmes. Faut-il moins d’enseignants ? Personne ne souhaite qu’ils soient moins nombreux dans les classes. Faut-il affaiblir notre système de santé encore et encore ? Je ne le crois pas. Faut-il diminuer nos investissements et en particulier les allocations versées aux collectivités locales ? Faut-il moins agir en faveur de la sécurité, de la justice ? Vous le voyez, mes chers collègues, on peut toujours dire qu’il faut faire des économies mais lorsque l’on se demande où, les réponses sont peu nombreuses.

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