Le Président François Hollande voulait que son action, y compris le budget, soit évaluée à l’aune de la justice Un « budget de combat », disiez-vous, monsieur le ministre, qui « mettrait le cap sur la croissance et l’emploi ». Laissons, si vous le voulez bien, les mots pour nous intéresser aux chiffres, et passons au crible ce que vous proposez réellement aux Français.
Le Gouvernement parle d’économies historiques, et prétend « faire des économies durables plutôt que d’augmenter les impôts », avec un effort pesant à 80 % sur des réductions de dépenses, ce qui représente15 milliards d’euros. C’est une tromperie : ces économies sont calculées non par rapport à 2013, mais par rapport à la hausse mécanique des dépenses. Le Gouvernement appelle « économies » ce qui n’est en fait qu’une moindre hausse – 0,4 % – par rapport à l’augmentation naturelle de 0,8 % des dépenses, et est en train de faire passer un ralentissement de l’augmentation pour une baisse ! En réalité, les dépenses de l’État vont augmenter, à 379,9 milliards d’euros en 2014, contre 375,4 milliards d’euros prévus pour 2013 – une hausse de 4,5 milliards ! Les chiffres sont têtus !
La vérité, c’est que vos 9 milliards d’économies prévus pour l’État sont hypothétiques, et s’apparentent en réalité à des augmentations d’impôts déguisées. Le Gouvernement veut ainsi nous faire croire que le rabot du quotient familial est une économie ! C’est faux : c’est une hausse de la pression fiscale pour les familles. Le Gouvernement parle d’un effort sans précédent de réduction des déficits. Un certain François Hollande avait déclaré, le 7 septembre 2012 : « Je confirme l’engagement pris par la France de ramener le déficit public à 3 % en 2013 ». Aujourd’hui, de l’aveu même du Gouvernement, nous serons à 4,1 % de déficit en 2013 – comme la Grèce ! – et au mieux à 3,6 % en 2014. C’est un dérapage de plus de 20 milliards d’euros, un retard de plus de deux ans sur l’objectif initialement fixé ; c’est un échec qui coûte cher aux Français.
La dette va atteindre plus de 95 % du PIB en 2014, contre 90 % fin 2012, soit plus de 150 milliards d’euros de dette supplémentaire en deux ans.