Intervention de Germinal Peiro

Réunion du 9 octobre 2012 à 17h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGerminal Peiro :

Le groupe SRC considère que ce sujet nous concerne tous, à des degrés divers. La viticulture française n'est pas comparable à la viticulture américaine ou australienne : c'est une viticulture de terroir, qui s'est développée autour de terroirs, et c'est ce qui fait sa diversité et sa richesse. C'est d'ailleurs pourquoi l'Union européenne avait défini une politique de droits de plantation : il s'agissait bien de protéger les terroirs en associant politique des AOC – et désormais AOP – et réglementation de la culture de la vigne. Nous devons maintenant livrer un combat à l'échelle de l'Union européenne, puisque celle-ci a décidé en 2008 - avec l'aval de la France - de supprimer les droits de plantation, ce qui ne pouvait qu'avoir des conséquences fatales sur la protection de nos AOC et de nos AOP. De même, nous avons raison de soutenir les marques que constituent « château » et « clos », qui définissent une spécificité.

J'en viens à l'affaire de Laguiole. On peut comprendre l'émoi suscité par le cas de ce village qui s'est fait « piquer » son nom - car on aura beau nous répéter que Laguiole était inconnu en 1993, c'est bien une sorte d'usurpation qui est à l'oeuvre.

J'ai découvert, en devenant secrétaire national en charge de l'agriculture de mon parti, que le fameux jambon d'Aoste n'est pas produit dans la vallée d'Aoste, en Italie, mais en région Rhône-Alpes ! Convenez qu'il y a manipulation et tricherie quand la publicité nous le présente sur fond de musique italienne, et que l'on peut parler de publicité mensongère !

Passe encore que l'on se serve du nom d'un village pour vendre des couteaux, en admettant que le terme soit devenu générique en quelques années, alors même que l'industrie du couteau a été créée assez récemment à Laguiole. Mais capter ce nom pour vendre de la lingerie, des casseroles, des pantoufles ou des stylos est une véritable usurpation. Le législateur devra donc se pencher sur cette question.

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