Cette disposition est très populaire, mais elle a une dimension démagogique.
Il y a un vrai débat entre les scientifiques et les professionnels – médecins et pharmaciens – sur sa mise en oeuvre, qui doit tenir compte de l'environnement. Or, la France a des particularités, liées à son système de soins : l'habitude de consommer beaucoup de médicaments, l'utilisation d'un réseau d'officines unique – atout faisant l'objet de menaces, auxquelles nous devons prêter attention –, une exigence obsessionnelle de sécurité – largement soutenue par les milieux associatifs –, un besoin de confiance – souvent remise en cause par des réactions excessives, relayées de manière incendiaire par les médias – ainsi que de traçabilité absolue.
Il y a quelques semaines, une affaire a défrayé la chronique à propos du furosémide, délivré sous la forme d'un générique. En l'occurrence, le conditionnement avait suscité des interrogations, y compris sur l'ensemble des génériques. S'il n'y avait pas eu de traçabilité, on serait probablement tombé dans ce doute qui aboutit à ce que l'observance des traitements diminue. On l'a vu à l'occasion de la polémique tout à fait décalée à propos des pilules de troisième et quatrième générations, dont il est résulté des complications plus nombreuses et des changements d'habitude dans les contraceptions, avec des grossesses non désirées.
On ferait donc mieux de développer l'automédication, qui est insuffisante dans notre pays, en relation avec les pharmaciens d'officine, plutôt que de retenir cette mesure gadget et finalement dangereuse.