Restons prudents sur les économies qui pourraient être réalisées grâce au déconditionnement. Il faut distinguer la délivrance des médicaments en ville, par des officines, et la délivrance effectuée dans les maisons de retraite ou les EHPAD. Les économies évoquées concernent principalement la seconde.
En ce qui concerne la médecine de ville, cher collègue Hutin, les boîtes de 90 comprimés ont abouti à une catastrophe. Il aurait fallu choisir une unité de prescription de quatre semaines. Il suffisait ensuite de décliner en faisant des boîtes de 7, de 14, de 28, de 56 et de 84. C'est en faisant des boîtes de 90, de 30, de 28 et de 14 que l'on crée de la perte. Il suffirait de revoir le conditionnement de toutes nos spécialités thérapeutiques pour faire de vraies économies.
J'en viens à l'amendement de notre collègue Lett. J'ai participé l'an dernier, à l'occasion du congrès Pharmagora, à une table ronde sur la PDA. Je suis donc tout à fait favorable à cette dernière. Mais pour faire du déconditionnement aujourd'hui en France, il faut avoir un stock de tous les médicaments. Or, seuls les pharmaciens d'officine sont dans ce cas – cela fait partie du monopole. La profession est prête à faire de la PDA. Les grosses officines pourront investir afin de le faire en toute sécurité – les pharmaciens sont tout aussi capables que les industriels de s'acquitter correctement de cette tâche. Simplement, il faudra autoriser les pharmaciens qui n'ont pas la possibilité d'investir à sous-traiter à ceux qui peuvent le faire. Il n'est pas question de déléguer le stockage, la fabrication et le conditionnement à des industriels.