Intervention de Jean-Louis Touraine

Réunion du 16 octobre 2013 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Autant je suis convaincu que la substitution des biosimilaires est appelée à se développer, autant je crois qu'il faut mettre en place un dispositif très différent de celui qui prévaut en matière de génériques. Les molécules des génériques étant identiques à celles des médicaments princeps, il n'existe aucun fondement rationnel à s'opposer au traitement qui offre le meilleur rapport qualité prix. Il en va tout autrement des biosimilaires, sachant que les médicaments biologiques connaissent déjà des variations d'un lot à un autre.

Le problème, en l'occurrence, est celui de la production d'anticorps contre le produit. On l'a observé pour l'érythropoïétine mais c'est également vrai pour l'insuline ou pour le facteur VIII qui, chez certains hémophiles, se traduit par des taux d'anticorps très élevés, ce qui réduit l'efficacité du produit et oblige à administrer des doses beaucoup plus fortes.

Il est donc logique de prévoir que le pharmacien recueille l'accord du prescripteur préalablement à la substitution. Cette mesure de prudence aura en outre l'avantage d'éviter l'assimilation, dans l'esprit du public, entre biosimilaires et génériques. Le jour où l'on rapportera qu'un biosimilaire substitué produit tel ou tel effet secondaire, il ne faut pas que cela se répercute sur les génériques. Si l'on adopte une procédure identique, le risque est de discréditer les génériques alors que la question est toute différente.

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