Intervention de Jean-Pierre Gorges

Réunion du 16 octobre 2013 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Gorges :

Lorsqu'on voit toute cette « tuyauterie » entre caisses, on ne peut s'empêcher de penser que des simplifications seraient certainement possibles.

Pour présider depuis treize ans le conseil d'administration d'un hôpital public, je sais que la T2A a eu des effets positifs, notamment parce qu'elle est source de motivation. Mais je sais aussi que la tarification exclusive à l'activité pose problème à l'hôpital public qui se retrouve en concurrence frontale avec le privé. La question est de savoir quelle part de l'activité de l'hôpital public doit au total échapper à cette tarification.

Cela m'amène au sujet de la chirurgie. Étant donné la démographie médicale, notamment dans cette spécialité, il est clair qu'il n'y aura pas assez de professionnels pour travailler à l'hôpital public et dans les cliniques privées. Or, les interventions s'effectuent avec des matériels de plus en plus sophistiqués – en urologie, plus aucune n'aura lieu sans robot. Les chirurgiens se dirigeront donc inévitablement vers les établissements disposant des moyens techniques les plus modernes, qui coûtent très cher. Je m'interroge donc quand je vois qu'au prétexte de maintenir de l'activité, on continue d'investir beaucoup d'argent dans des endroits qui ne rapportent rien. Si l'hôpital public ne développe pas la chirurgie ambulatoire, ce sont les établissements privés qui récupéreront toute la chirurgie. Dans certaines cliniques, l'ambulatoire représente 90 % de l'activité, alors que l'hôpital public n'en est qu'à 37 %. Vu la démographie médicale, vu les investissements nécessaires, vu que les moyens d'imagerie médicale sont déjà dans certaines villes mutualisés entre public et privé, ne faudrait-il pas que public et privé se rapprochent pour la chirurgie ? À défaut, l'issue risque d'être dramatique pour l'hôpital public. En effet, une fois la chirurgie partie, la situation devient très difficile pour un hôpital. Une réflexion globale serait nécessaire sur ce sujet, à propos duquel il ne serait pas inutile de créer un groupe de travail.

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