Il va de soi qu'une visite de Balard peut être organisée. Cette visite est intéressante à double titre : elle permet de mesurer l'ampleur de l'investissement et d'imaginer les futures conditions de travail qui sont sans comparaison avec celles que nous connaissons. Le risque, M. Folliot l'a souligné, est de créer une importante distorsion entre Paris et la province, l'administration centrale s'installant dans des locaux neufs et fonctionnant bien, ce qui ne peut pas être le cas pour l'ensemble des unités dépendant du ministère.
Les deux avis publiés au Journal officiel sont le fruit de six mois de négociations pas toujours faciles avec le groupement OPALE Défense SAS. Les discussions ont porté sur plusieurs problèmes qui sont apparus au cours des travaux. Le groupement voulait faire prendre en charge par le ministère de la Défense les travaux supplémentaires que nécessitait la découverte d'amiante dans certains bâtiments détruits de la parcelle est. Au terme du compromis, le ministère finance uniquement les travaux lorsque la présence d'amiante était absolument indétectable à l'origine. En second lieu, nous avons été confrontés à des problèmes de dépollution des sols sur la parcelle ouest. Des travaux de cette nature avaient déjà été réalisés, mais l'implantation du pôle opérationnel a révélé la présence de pollutions supplémentaires en profondeur, dont la prise en charge entraîne des dépenses nouvelles. Enfin, nous avons revu nos demandes en matière de systèmes d'information et de communication.
Le point le plus délicat du projet de Balard n'est pas le bâtiment, mais la construction du système d'information et de communication. Cette mission a été confiée à Thales. Des discussions ont été menées avec la direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information de la Défense pour déterminer ce qu'elle prenait à sa charge et ce qui relevait de Thales. Le ministère a par ailleurs posé des exigences supplémentaires pour les salles blanches, qui regroupent l'ensemble des serveurs, et cela a occasionné un surcoût à sa charge.
Les discussions ont donc porté sur le calendrier de livraison et le coût des dépenses supplémentaires. Le ministère a fixé le principe selon lequel l'avenant reprenant l'ensemble des points discutés ne serait signé que si les taux d'emprunt étaient cristallisés – cela peut faire gagner quelques dizaines de millions d'euros. Le groupement considérait pour sa part que la question de l'avenant devait être réglée avant de commencer la discussion sur les taux. Il était de l'intérêt du ministère de lier les deux éléments compte tenu de l'augmentation douce, mais réelle des taux depuis plusieurs mois.