Intervention de Jean-Paul Bodin

Réunion du 9 octobre 2013 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Paul Bodin, secrétaire général pour l'administration, SGA :

Aucun investissement à court terme n'est prévu pour le musée de l'Armée puisque d'importants investissements ont été réalisés dans les années précédentes. En revanche, pour le musée de l'Air et de l'Espace, les investissements ont commencé cette année permettant, avec la contribution des industriels, la réfection du hall de l'aéroport du Bourget.

Pour le musée de la Marine, les investissements prévus mettent l'accent sur les ports et les réserves. Le déménagement de ces dernières à Dugny permettra de libérer le fort de Romainville qui n'est pas adapté à cette destination et que la ville souhaite récupérer de longue date. Les travaux ont commencé à Dugny sur une partie de l'emprise d'une ancienne base aérienne dans laquelle se trouvent déjà les réserves du musée de l'Air et de l'Espace.

Quant aux musées des ports, à Brest, Lorient, Rochefort et Toulon, ils sont les principaux lieux de visite dans ces villes. À Lorient, les investissements s'inscrivent dans une collaboration avec le musée de la Compagnie des Indes tandis que, à Rochefort, un partenariat a été envisagé avec la ville. Ces musées sont donc pleinement inscrits dans l'environnement local.

En revanche, le programme de rénovation du palais de Chaillot, d'un coût de 50 à 60 millions d'euros, ne pourra pas être conduit avant 2020. Le musée de la Marine a travaillé pendant un an sur ce projet, mais nous ne pourrons pas le mener à bien faute de financement et d'un projet scientifique suffisamment solide. Le conseil d'administration du musée de la Marine doit prochainement entériner le report du projet pour le palais de Chaillot et la priorité donnée aux réserves et aux ports.

Les chiffres de fréquentation sont les suivants : 1 400 000 visiteurs par an pour le musée de l'Armée – ce qui en fait le quatrième musée parisien –, 400 000 pour le musée de la Marine – dont 200 000 à Paris et 200 000 dans les ports –, 250 000 pour le musée de l'Air et de l'Espace, qui accueille gratuitement de nombreux jeunes du territoire de la région parisienne sur lequel il est implanté.

Une étude très intéressante a été menée par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives sur les expositions des musées. Les musées développent une politique de grandes expositions couronnées de succès. Le musée de l'Armée a présenté en 2012 une très belle exposition sur l'Algérie qui traitait sans complaisance les pages sombres de cette période. Une autre exposition sur Napoléon et l'Europe, inspirée d'une exposition en Allemagne sur le même thème, a été proposée cette année. Le ministre inaugure la semaine prochaine une exposition sur l'Indochine au musée de l'Armée. Le musée de la Marine obtient des résultats intéressants pour des expositions qu'il monte en grande partie à partir de ses propres fonds, comme cela a été le cas pour l'exposition sur Mathurin Méheut. Une réflexion doit s'engager sur la politique d'expositions et sur leur programmation.

Dans le cadre de la réorganisation de la DRH-MD, une sous-direction des systèmes d'information a été créée. Par ailleurs, les équipes chargées de piloter ces systèmes ont été profondément renouvelées, de même que celle travaillant sur Louvois, avec le recrutement d'une sous-directrice commissaire général des armées et d'un ingénieur de l'armement. Le pilotage de ces systèmes d'information est profondément revu pour le rapprocher de celui qui prévaut pour les programmes d'armement. Nous tirons ainsi les enseignements en termes d'organisation des difficultés que nous avons connues avec Louvois.

Monsieur Berrios, je vous ferai parvenir par écrit la réponse à votre question sur les flux de départs en retraite et le taux de remplacement.

Quant aux trente chantiers de modernisation, les gains en termes d'effectifs ne sont pas connus à ce jour. Notre objectif est de rendre notre copie en décembre. Aujourd'hui, nous réalisons, pour chaque fonction, l'inventaire des personnes employées, des processus et des améliorations qui pourraient être apportées. Pour certains chantiers, des objectifs de réduction des effectifs ont déjà été fixés. Ainsi, le rattachement des groupements de soutien de base de défense au commissariat des armées doit permettre de gagner plusieurs milliers d'emplois. Pour d'autres chantiers, nous sommes encore au stade exploratoire. Nous devons, en décembre avoir réussi à ventiler sur les trente chantiers les 14 000 postes qui doivent être supprimés, indépendamment de la réduction d'effectifs touchant les forces opérationnelles. Celle-ci se traduira par des fermetures d'unités et concernera 8 000 emplois en métropole et 1 000 dans les forces prépositionnées.

Nous devons être plus attentifs que par le passé à l'accompagnement du changement. Les exigences fortes en matière d'effectifs de la révision générale des politiques publiques ont pu être satisfaites. Mais, aujourd'hui, le besoin d'accompagnement est d'autant plus fort qu'il est plus difficile de trouver des emplois à supprimer en réformant les modes de fonctionnement. Une réunion avec le major général des armées et le DGA, qui s'est tenue hier, traitait de cette question. Nous nous interrogeons sur la manière de diffuser dans nos services les principaux messages de la réforme. Nous devons nous assurer que la mise en place de nouveaux modes de fonctionnement ne suscite pas de difficultés avec le personnel. Pour faire accepter la réforme, un investissement personnel du ministre est indispensable. Il a ainsi prévu des visites dans les unités et les services du ministère pour présenter la réforme.

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