Je retrouve, monsieur Folliot, les propos que vous avez tenus sur ce sujet aux universités d'été de la défense, le mois dernier, à Brest. Je pense que vous avez raison de souligner l'importance de la cohérence de notre dispositif.
Mais le concept de souveraineté à l'ère de l'interdépendance doit être repensé. Le monde dans lequel nous vivons est peu coopératif, discordant et comporte de nombreuses contradictions : la France n'arrive par exemple pas à trouver un accord avec la Russie au sujet de la Syrie mais lui vend dans le même temps un bâtiment de projection et de commandement (BPC) ; les États-Unis nouent des partenariats stratégiques avec le Japon ou Taiwan mais ont fait de la Chine leur principale chaîne de production d'Ipad et d'Iphone !
Nous sommes contraints de travailler avec les autres nations. Le discours du général de Gaulle qui consistait à dire que la France était totalement souveraine a pu faire illusion pendant la Guerre froide. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, il faut désormais repenser ce concept de souveraineté.
Quant à la dimension maritime de notre puissance, je pense que ce sujet aura toute la place dans le futur Livre blanc et nous le devrons en grande partie à la représentation nationale !