À quelle hauteur la marine, armée la moins dotée en personnels et qui a déjà consenti des efforts importants en la matière, contribuera-t-elle à la diminution des effectifs ? Quel impact ce mouvement aura-t-il sur les micro-populations que vous avez évoquées – spécialistes du nucléaire ou de l'appontage sur porte-avions – et avez-vous déjà identifié des sources de tension ?
La France est un grand pays maritime qui s'ignore ; cet atout mériterait une action sur un temps long, comme nous avons su le faire jadis pour le nucléaire et le spatial. La marine a pour mission de protéger cette richesse, et nos forces de souveraineté déployées outre-mer remplissent toutes les fonctions stratégiques – à l'exception de la dissuasion ; elles maintiennent notre souveraineté dans les ZEE, et vous avez mentionné à ce titre, Amiral, la récente action de la frégate Nivôse. C'est dans ce même esprit que M. Philippe Folliot et moi-même militons pour une souveraineté sur l'île Tromelin qui ne soit pas amputée par un accord avec l'île Maurice. La perspective du programme BATSIMAR étant lointaine et les B2M et BSAH n'étant pas encore disponibles, ne risquons-nous pas une rupture capacitaire lourde ?
Enfin, dans le contexte de la tragédie de Lampedusa, menons-nous des opérations de secours en mer pour les migrants ? Au-delà de notre action dans Frontex, sommes-nous aidés par les autres pays européens ?