Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 10 octobre 2012 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Je me réjouis de la tenue de cette table ronde et de la concertation organisée sur ce sujet majeur, comme je regrette le dépôt d'une proposition de loi sur la tarification progressive de l'énergie sans concertation ni étude préalable. Il eût mieux valu débattre d'abord des sujets dont nous discutons ce matin avant de légiférer. Le texte en question s'est d'ailleurs alourdi, à la dernière minute et au milieu de la nuit, de dispositions nouvelles sur l'éolien qui auraient, elles aussi, mérité un débat.

On comprend qu'il faille réduire l'usage des énergies fossiles. Mais si on décide en plus d'abandonner le nucléaire, comment pourra-t-on mener la transition énergétique ? Les énergies renouvelables suffiront-elles à combler le vide ? Je ne le crois pas et, sans un pilotage très fin, nous allons conduire notre pays dans le mur.

Nous devons agir de façon responsable. L'avancée des énergies renouvelables et des économies d'énergie prendront énormément de temps. Prenons garde à ne pas abandonner, de façon précipitée ou brutale, l'énergie nucléaire ; prenons conscience que nous aurons besoin, pendant un certain temps encore, des énergies fossiles.

Quel sera le coût des énergies renouvelables, en investissements, en rachat ? Et au final, combien devra payer le consommateur ? On ne peut pas, d'un côté, se plaindre que l'énergie coûte de plus en plus cher et que certains Français vivent dans la précarité énergétique tandis que, de l'autre, on prend des décisions qui vont renchérir le coût de l'énergie pour les particuliers comme pour les entreprises.

Se pose également la question des emplois, sur laquelle je souhaiterais revenir. On nous parle des créations d'emplois, mais pas des destructions d'emplois liées au fait que l'énergie coûte de plus en plus cher à nos entreprises. On ne peut pas, d'un côté, dire que l'économie française doit être compétitive et, de l'autre, renchérir ses coûts de production.

Il ne faut pas négliger les problèmes d'acceptabilité de certaines énergies renouvelables, ni les destructions d'emplois que provoquera leur développement. À Boulogne-sur-Mer et à Étaples-sur-Mer, les marins pêcheurs sont très inquiets de l'influence des éoliennes sur la pêche. Et je ne parle pas de leur impact sur l'économie touristique. Après avoir bétonné la côte, va-t-on défigurer la mer ? N'oublions pas que le tourisme est un secteur majeur de notre économie.

Enfin, nous devons consacrer le plus de moyens possibles à la recherche. Précisément, où en est la recherche, notamment dans le domaine nucléaire ?

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