Intervention de Stéphane Demilly

Réunion du 10 octobre 2012 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Demilly :

Une énergie facilement disponible et bon marché a permis d'améliorer notre qualité de vie au cours des deux derniers siècles. Aujourd'hui cependant, alors que l'ONU a placé l'année 2012 sous le signe de l'énergie durable pour tous, on aperçoit une humanité de plus en plus dépendante de ressources qui s'épuisent, et une énergie source d'inégalités, de conflits et d'accaparement honteux des terres des pays pauvres par les pays riches. Enfin, le réchauffement lié aux gaz à effet de serre constitue une menace pour notre planète. Quelques chiffres illustreront la gravité de la situation.

Notre planète accueille chaque jour 225 000 habitants supplémentaires – l'équivalent de la population de Montpellier – qui consomment quotidiennement 22,5 gigawattheures – soit la production quotidienne d'un réacteur nucléaire de taille moyenne.

En 2011, en raison de la hausse des prix du pétrole, la facture énergétique de la France a dépassé 60 milliards d'euros, alors qu'elle ne se montait qu'à 22 milliards en 2002. La transition écologique et énergétique est donc devenue indispensable. Tout à l'heure, M. Jean-Louis Bal a dit que nous n'aurions pas de problème à court terme, en précisant : pas avant 2020. Mais 2020, c'est le court terme !

La France s'est engagée dans cette transition, notamment sous l'impulsion du Grenelle de l'environnement animé par Jean-Louis Borloo. De son côté, l'Allemagne a entamé, en 2011, une transition énergétique encore plus radicale, puisque l'objectif est d'abandonner le nucléaire avant 2022, puis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % avant 2050. Mais cette décision, pour souveraine qu'elle soit, a eu rapidement des conséquences sur les pays voisins – dont la France – en suscitant des tensions sur le marché de l'énergie, liées à la modification de l'équilibre entre l'offre et la demande en Europe.

Cela montre que les pays européens doivent coordonner leurs transitions énergétiques, comme ils ont dû coordonner leurs règles budgétaires. Ils ne peuvent pas mener chacun sa propre politique de façon isolée. N'est-il pas urgent, en Europe, de structurer un marché intérieur de l'énergie qui intégrerait, bien évidemment, les énergies renouvelables ?

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