La transition énergétique s'inscrit dans la perspective tracée par la Conférence environnementale pour la transition écologique, celle d'un nouveau modèle de développement durable. Les termes du problème sont connus : entre 1990 et 2008, la consommation d'énergie dans le monde a augmenté de plus de 40 %, et celle d'énergie finale en France approche les 170 millions de tonnes équivalent pétrole. Cette consommation est affectée, sur le long terme, par quatre tendances lourdes : la croissance démographique qui élève mécaniquement la demande ; la mondialisation du mode de vie des pays occidentaux qui augmente la consommation par personne ; la raréfaction des ressources primaires qui provoque des mouvements de prix et des chocs de croissance ; les progrès dans la production et l'utilisation de l'énergie. À cela s'ajoute un cinquième élément : la volonté politique d'agir contre le réchauffement climatique par un contrôle des émissions de gaz à effet de serre.
Deux constats décevants s'imposent pour l'énergie éolienne : d'une part, le parc français – troisième d'Europe en termes de puissance – se situe loin derrière ceux de l'Allemagne et de l'Espagne ; d'autre part, d'après les données du Réseau de transport d'électricité (RTE), il ne contribue que pour 2,2 % à la production nationale d'électricité. Il faut rattraper notre retard et accélérer le développement des fermes éoliennes en mer. Je salue l'action du Gouvernement qui lancera avant la fin décembre un nouvel appel d'offres pour la construction de deux parcs au large de la Seine-Maritime et de la Vendée. Mais il faut être plus ambitieux dans ce domaine : les technologies d'éolien en haute mer, à plus de trente kilomètres des côtes, ouvrent des perspectives encore plus intéressantes. Le vent est en effet plus régulier et plus soutenu au large, et le partage de l'espace maritime y est moins problématique que près des côtes.
Il faut également être plus ambitieux à propos des objectifs du paquet énergie-climat qui fixent à 20 % la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique européen d'ici à 2020. Développer massivement les énergies renouvelables – photovoltaïque, éolien ou biomasse – pour assurer 40 % de la production d'électricité en 2020 paraît réalisable.
Les biocarburants de troisième génération fournissent une autre piste prometteuse. Les micro-algues riches en lipides, dont ils sont tirés, peuvent accumuler entre 60 et 80 % de leur poids en acides gras, ce qui laisse présager une production annuelle d'une trentaine de tonnes d'huile par hectare, rendement trente fois supérieur à celui du colza.
Monsieur Proglio, dans quelle mesure EDF Énergies Nouvelles, filiale à 100 % d'EDF, souhaite-t-elle élargir ses activités dans tous ces domaines ?