Intervention de Olivier Appert

Réunion du 10 octobre 2012 à 9h30
Commission des affaires économiques

Olivier Appert, président d'IFP énergies nouvelles, IFPEN :

Tout le monde s'accorde sur la nécessité de la transition énergétique, mais de quel bouquet énergétique parle-t-on, et à quelle échéance ? Ce qui me frappe dans les discussions sur l'énergie, c'est qu'on parle beaucoup d'électricité – qui ne représente que 20 % de la consommation d'énergie finale – et beaucoup moins des transports et de la chaleur dans les secteurs résidentiel et tertiaire.

Je n'ai pas de réponse sur la répartition de l'effort de recherche global entre le nucléaire et le non-nucléaire mais, en ce qui nous concerne, les nouvelles technologies de l'énergie représentent aujourd'hui non seulement 50 % de notre effort de recherche, mais aussi 50 % de nos brevets.

Il faut tenir compte de l'inertie du secteur énergétique. Si aujourd'hui, tous les véhicules mis sur le marché ne consommaient que deux litres aux cent kilomètres, l'impact ne se ferait sentir que dans quinze ou vingt années, soit la durée de vie du parc automobile. L'objectif de se doter de ce véhicule économe est effectivement « ambitieux mais réaliste » à condition de coupler l'hybridation systématique entre motorisations électrique et thermique avec un allégement du véhicule de l'ordre de deux ou trois quintaux. Depuis vingt ou trente ans, le poids moyen des voitures sur le marché augmente de quinze kilogrammes par an, mais il est possible, au prix d'un surcoût, de revenir en arrière.

Pour ce qui est du stockage d'énergie – de l'électricité, mais aussi de la chaleur –, je suis d'accord avec Luc Oursel : de très nombreuses technologies sont possibles, c'est un nouveau champ d'investigation dans lequel il faut absolument investir.

Les territoires ont un rôle de gouvernance majeur à jouer dans le domaine de l'efficacité énergétique, de la consommation et des énergies renouvelables. Mais la production électrique est, malgré tout, très centralisée, et 99 % des énergies fossiles que nous consommons sont importées. Les territoires ne pouvant régler seuls l'ensemble de ces questions, il faut trouver un équilibre entre les niveaux local et national – voire international, car l'enjeu d'une politique énergétique est également de créer des emplois et de se doter de champions efficaces dans la concurrence mondiale, à l'instar d'AREVA et de notre ancienne filiale Technip.

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