Intervention de Olivier Appert

Réunion du 10 octobre 2012 à 9h30
Commission des affaires économiques

Olivier Appert, président d'IFP énergies nouvelles, IFPEN :

Au rapport de la Cour des comptes sur les coûts de la filière électro-nucléaire mentionné par M. Oursel, il convient d'ajouter celui que cette haute juridiction est en train de rédiger sur le coût des énergies renouvelables. Avec ces deux documents, nous disposerons d'informations fiables et de qualité.

Le charbon propre, ce sont des technologies de production d'électricité efficaces – les technologies « supercritiques » auxquelles M. Proglio a fait allusion –, mais aussi le captage et le stockage de CO2 évitant les émissions dans l'atmosphère. Ce captage s'appuie sur des technologies classiques, utilisées par le secteur pétrolier en mer du Nord depuis 1996 ; un million de tonnes de CO2 sont déjà stockées dans des couches géologiques. L'Agence internationale de l'énergie et l'Union européenne considèrent que ce CCS (Carbon Capture and Storage) est un « point de bouclage » majeur. Il reste toutefois à régler le problème de son acceptabilité et, surtout, celui, très dissuasif, de son coût. D'autre part, si, de même que les déchets nucléaires, le CO2 doit être valorisé, sous forme de produits chimiques, ce n'est envisageable qu'à l'échelle de centaines de milliers ou de millions de tonnes alors que les émissions se mesurent en milliards de tonnes.

La technique de la fracturation, utilisée pour la recherche d'hydrocarbures non conventionnels, est connue et mise en oeuvre depuis 1948 ; le chiffre d'affaires dans ce domaine atteint 50 milliards de dollars et 500 fracturations sont pratiquées chaque semaine, notamment en Amérique du nord. Le sujet fait certes débat, en France et ailleurs – y compris aux États-Unis –, mais je vous renvoie à une étude réalisée par l'ambassade de France à Washington, sur les travaux en vue d'améliorer cette technique et de définir des techniques alternatives, ainsi qu'au programme de recherche élaboré, sur ma sollicitation, par divers organismes publics, dont le CNRS et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et par l'université de Grenoble I : vous y trouverez des pistes intéressantes.

S'agissant enfin de la gouvernance, il est un point qui me paraît relever au plus haut point des territoires : c'est la politique urbaine. Les décisions en matière d'urbanisme – selon qu'elles conduisent à une densification des centres villes ou à un mitage par les banlieues – ou en matière de transports ont en effet un impact majeur sur la consommation d'énergie à moyen et long termes.

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