Intervention de Corinne Erhel

Réunion du 15 octobre 2013 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCorinne Erhel, rapporteure :

Madame de La Raudière, vous avez raison : l'Europe doit impérativement prendre le virage du numérique. C'est une transformation qui touche tous les secteurs et toutes les organisations – et c'est un des principaux leviers de croissance.

Si l'on veut développer une économie numérique qui concilie les objectifs sociétaux, d'aménagement du territoire, économiques et environnementaux, il importe de mettre en oeuvre une politique de déploiement efficace des réseaux fixes – majoritairement par fibre optique – et des réseaux mobiles, car cela correspond à une demande des citoyens et des consommateurs.

Il faut aussi encourager les investissements dans les infrastructures fixes et mobiles et faire émerger des champions européens de dimension mondiale. Il existe plusieurs propositions en ce sens. Les travaux de la mission d'information sur le développement de l'économie numérique que nous menons ensemble montrent que nous disposons en Europe – notamment en France – de talents, de compétences et d'instruments d'amorçage, mais que les outils de capital-développement font défaut – contrairement à ce qui se passe aux États-Unis ou en Asie. C'est pourquoi la contribution française propose la constitution de fonds de fonds paneuropéens, afin de bénéficier d'un effet de levier supplémentaire.

Quant à la stratégie industrielle, on voit bien que l'Europe pâtit de son absence. Nous avons en France, avec Alcatel-Lucent, l'un des fleurons de l'économie numérique, mais qui se trouve actuellement en difficulté tant industrielle que financière, et qui subit la concurrence très vive d'équipementiers asiatiques, non seulement sur les prix, mais aussi en matière technologique. On n'a pas suffisamment pris la mesure de ce sujet en amont ; derrière se profilent des questions liées à la sécurité des réseaux et à la souveraineté numérique. Il faut que la France joue un rôle moteur dans ce domaine, car de nombreux emplois sont en jeu.

Vous l'avez souligné, monsieur Tardy : grâce à l'action de la ministre Fleur Pellerin, la France est chef de file sur le numérique : la contribution française et le mini-sommet européen de septembre ont proposé une vision de ce que devait être l'Europe du numérique. Il ne faut surtout pas rater le virage !

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