Intervention de Didier Hervé

Réunion du 16 octobre 2013 à 16h15
Commission des affaires économiques

Didier Hervé, vice-président en charge de l'éco-business de Schneider Electric :

Très rapidement, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, ce que l'on imagine au niveau de l'énergie et de l'efficacité énergétique, active notamment, c'est le même type de révolution que celle qu'on a connue avec le téléphone, selon l'exemple que vous avez pris tout à l'heure. Je me souviens en 1990 : si on m'avait dit que je paierais tous les mois un abonnement pour mes enfants et mon épouse qui me coûte un certain montant, je l'aurais refusé. Aujourd'hui, un certain nombre de gens, toutes couches sociales confondues d'ailleurs, paient ce type d'abonnements, même si c'est une charge fixe très importante.

L'efficacité énergétique active est un concept étrange, dans la mesure où elle présente un réel retour sur investissement mais met en jeu une énergie impalpable, à la différence de l'essence à la pompe par exemple, pour laquelle on voit très bien ce qu'elle signifie concrètement.

Notre première priorité est de rendre visible cette énergie que l'on consomme. Linky présente d'ailleurs un avantage sur ce point, en complément de tous les dispositifs que l'on développe en termes d'efficacité énergétique active.

Le consommateur sera ainsi mobilisé car il y a un effet mécanique d'entraînement : dès qu'on rend visible la consommation, celle-ci baisse mécaniquement. On l'a vu pour la voiture : les baisses de consommation sont liées à la fois au développement de moteurs moins consommateurs en énergie et à l'affichage, en permanence, de la consommation instantanée : quand vous voyez la consommation monter à 18 litres au 100, vous levez le pied.

Pour nous, Schneider Electric, il y a tout un pan d'éducation sur cette question : il faut conduire une démarche vis-à-vis de la filière – on l'a mise en place chez Schneider – notamment vis-à-vis des installateurs et des électriciens, pour les former et les informer sur le sujet. Mais il y a aussi un devoir collectif d'informer les consommateurs sur les avantages de l'efficacité énergétique et sa signification concrète.

Quelle mutation voyons-nous donc pour demain ? Nous attendons la même mutation que celle que vous avez connue pour votre voiture : en 1990, vous entriez dans votre voiture avec une clé, le chauffage était manoeuvré à la main et vous aviez, bon an mal an, une jauge à essence qui marchait plus ou moins bien. Aujourd'hui, la voiture démarre toute seule. Et tout un environnement vous indique votre consommation et améliore votre confort, avec un système automatique pour les essuie-glaces par exemple. Et quand vous rentrez chez vous le soir, dans votre appartement ou votre maison que vous avez payé cinq ou dix fois plus cher que votre voiture, vous avez toujours un interrupteur, et globalement un dispositif qui reste extrêmement manuel et extrêmement basique.

On va en arriver à des dispositifs qui vont permettre, dans la maison, à la fois de maîtriser l'énergie et d'améliorer le confort, par exemple avec des systèmes de régulation de l'éclairage. Nous pensons chez Schneider qu'on va aller très loin dans la mesure et la maîtrise de l'énergie : votre cafetière, votre réfrigérateur, la moindre prise vont être équipés de façon telle que non seulement vous allez pouvoir mesurer mais aussi visualiser la consommation d'une manière qui permette de la corriger. Certains dispositifs seront automatisés, on a parlé du délestage tout à l'heure, d'autres le seront plus ou moins, et l'on aura aussi des systèmes qui seront laissés à l'usage du consommateur, comme pour la voiture : vous avez beau avoir une voiture qui consomme 3 litres au 100, si vous l'utilisez mal elle peut consommer 7 litres au 100. C'est la même chose pour votre appartement ou votre voiture : vous pouvez avoir un appartement très bien isolé, avoir tous les équipements électroniques d'efficacité énergétique que vous souhaitez, si vous avez un mauvais comportement, vous consommerez beaucoup.

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