Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 2 octobre 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

S'agissant de BAE, je partage vos préoccupations. Or, plus le dossier avance, plus les préoccupations sont nombreuses. Le débat reste donc grand ouvert. Les autres industries de défense risquent de se voir happées par ce gigantesque conglomérat et de perdre non seulement leur autonomie, mais jusqu'à leur existence. À la différence de l'Allemagne, la France a une capacité de décision puisqu'elle est au capital d'EADS et dispose d'un droit de veto. Il serait toutefois souhaitable d'arriver à une position franco-allemande commune sur le sujet.

S'agissant des Atlantique 2, le report n'est que de trois mois : notre sécurité n'est donc pas en jeu. Je suis particulièrement attaché à ce programme. Compte tenu de la livraison de onze avions Rafale en 2013 – nous en aurons même dix-sept du fait que nous en avons exporté moins que prévu –, on a estimé qu'on pouvait repousser un peu la rénovation des Mirage 2000 D. Les crédits de la dissuasion sont, quant à eux, sécurisés, recherche et développement compris, puisque j'ai pris la décision d'augmenter les crédits recherche. Je refuse de tomber dans cette double facilité qui consiste, pour un ministre de la défense, à rogner sur les crédits affectés tant au maintien en condition opérationnelle qu'à la recherche. Le prix à payer est de reporter certains programmes, mais de quelques mois seulement afin de respecter les contrats passés avec les industriels – je rappelle que les reports atteignent au grand maximum dix-huit mois, sous réserve des travaux de la commission du Livre blanc.

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