Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 2 octobre 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Si j'ai évoqué un budget de transition, c'est que c'est le dernier de l'actuelle loi de programmation militaire. Il préserve les choix qui seront faits dans le cadre du Livre blanc. Il appartiendra au Parlement de voter la prochaine LPM. La gravité de l'évolution géostratégique exige un effort soutenu de défense. Nous sommes au deuxième rang des pays européens, y compris en pourcentage du PIB – 1,8 % pensions comprises. C'est un demi point au-dessus de l'Allemagne. Le Royaume-Uni, lui, vient de prendre des mesures drastiques de diminution de son effort de défense. Nous devons poursuivre le nôtre tout en favorisant le partenariat avec nos partenaires européens. C'est à cette seule condition que notre défense sera en mesure de répondre aux menaces futures. En effet nous ne pourrons pas y arriver tout seul, nos voisins non plus. La question des ravitailleurs pourrait être traitée dans le cadre d'une mutualisation européenne. Les contraintes budgétaires représentent peut-être une chance pour l'Europe de la défense car il faut éviter que l'Europe ne connaisse un déclassement stratégique. Telle est notre responsabilité commune. La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et que puissance européenne importante, doit porter cette volonté.

Je refuseévoquer les forces spéciales. Il y va de ma responsabilité de ministre.

Monsieur Folliot, la prise de risque est réelle. C'est vrai que le budget de la défense, dans le cadre de l'amicale et traditionnelle rivalité avec Bercy, doit réaliser la quadrature du cercle. L'Europe est un des moyens de la réaliser. Faire des choix responsables est un autre moyen, sans oublier la gestion tactique à l'égard des acteurs, y compris au sein de l'État.

Je préférerais évidemment ne pas avoir besoin de recettes exceptionnelles pour boucler mon budget. Cette situation demande la plus grande vigilance. Après arbitrage du Premier ministre, les 673 millions d'euros affectés aux recettes immobilières sont intégrés au budget de la défense pour 2013. S'agissant des cessions de fréquences, le montant s'élève à 1,067 milliard. J'ignore en revanche ce qu'il en sera du budget de 2014. Je tiens à rappeler que le budget de 2012 n'a été équilibré que grâce à des recettes exceptionnelles.

Quant aux cessions gratuites de terrains, je ne saurais prendre position de manière définitive, car il y a des situations et des usages potentiels, notamment à Paris, très différents. Balard n'est pas fini. Je suis à la fois prudent et exigeant.

La prise en charge des soldats blessés et de leur famille est aujourd'hui significative. Je suis personnellement en relation avec la cellule d'aide aux blessés de l'armée de terre – CABAT –, qui fait un travail exceptionnel. Nous avons mis en oeuvre l'hébergement des familles à proximité des hôpitaux. Un dossier unique du blessé a été créé dès cet été pour simplifier le traitement et le suivi des blessés. Le projet de budget a également prévu la construction d'une maison des blessés à l'hôpital Percy, qui permettra d'accueillir les familles. Un effort important est réalisé. Je rencontre régulièrement des blessés : je suis frappé de leur tonicité et de leur volonté de repartir le plus tôt possible au combat. J'éprouve également une grande fierté devant le comportement des familles. Faites-moi connaître toute lacune dont vous auriez connaissance en matière de soutien.

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