Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 2 octobre 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Monsieur Léonard, la défense a un rôle à jouer dans la formation de la jeunesse. Dois-je de nouveau rappeler qu'elle recrutera cette année 22 000 personnes, des jeunes évidemment ? La défense fait un effort remarquable d'encadrement et de formation, dont la qualité m'impressionne. Elle s'inscrit donc dans l'effort national pour l'emploi.

Je ne ferai aucune polémique sur la baisse des effectifs, vous avez raison, monsieur Fougerat.

Monsieur Grouard, je vous rassure, je tiens beaucoup au programme A400M, qui est inscrit dans le budget. L'interrogation ne saurait porter que sur quelques complications techniques concernant les moteurs, qui devraient être résolues l'été prochain.

En évoquant un risque de déclassement stratégique global, je visais l'Europe, car la France garde toute sa crédibilité en matière de défense grâce à sa force de dissuasion. Notre pays doit peser de tout son poids pour relancer l'Europe de la défense. Je m'y emploie mais je ne vous cacherai pas que c'est difficile du fait que, contrairement à moi, mes homologues ne voient pas dans cette perspective de déclassement stratégique de l'Europe un enjeu majeur.

Je vous ferai parvenir les calendriers des programmes qui ont été repoussés à 2014. Je suis entré à la commission de la défense dès mon élection comme député en 1978 : on parlait déjà de la « bosse » ! C'est la raison pour laquelle il faut enfin se donner les moyens de conduire une politique de la défense cohérente. Trop souvent les auteurs des LPM se racontent des histoires ! Les LPM sont rarement respectées et il faut le plus souvent repousser la « bosse » à la prochaine. Pour éviter à la fois l'échantillonnage et le déclassement stratégique, nous devons nous atteler à un projet cohérent qui, quel que soit le budget, commandera de faire des choix sous peine, effectivement, de grossir la « bosse ».

Monsieur Rouillard, le programme FREMM avance à son rythme. J'assisterai à la mise à l'eau de la frégate Normandie.

Vous n'avez aucune inquiétude à vous faire pour les commandos de fusiliers marins.

Je suis allé à Beyrouth, il y a quinze jours : la situation est tendue en raison de répercussions possibles au Liban de la crise syrienne, notamment dans la région frontalière avec Israël où est déployée la FINUL, en pleine zone occupée par le Hezbollah. Toutes les forces politiques libanaises souhaitent à la fois le maintien de la FINUL et celui de la France au sein de celle-ci. Il en est de même du général italien qui la commande.

Tous les responsables politiques libanais, y compris ceux qui appartiennent au Hezbollah, ont la volonté de dissocier la crise syrienne de la situation politique libanaise. Ils ont la conviction que ce sont les forces armées libanaises qui constituent la colonne vertébrale de l'unité nationale et qu'elles continueront à la constituer demain.

J'ai donc indiqué aux responsables de l'ONU et aux responsables politiques libanais que la France maintiendra sa force de soutien au sein de la FINUL au niveau actuel – quelque 900 hommes – et que nous reprendrons une coopération active, aux plans militaire et technique, avec les forces armées libanaises, ce qui est une manière de conforter la présence de la France dans un pays qui nous est cher.

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