Le tennis est le deuxième sport national, derrière le football. La Fédération française de tennis représente 1,1 million de licenciés, dont 52 % sont des jeunes et 30 % des femmes. Elle regroupe 8 000 clubs, occupe 100 000 bénévoles, emploie plus de 900 personnes, tant au siège que dans les structures régionales et départementales, et réalise un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros.
Roland-Garros est un modèle économique vertueux puisqu'il est la propriété de la Fédération – ce qui différencie le tennis du cyclisme car le Tour de France relève du secteur privé, ce qui prive de moyens la Fédération française de cyclisme. Roland-Garros apporte des moyens importants à la Fédération puisque sur ses 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, 167 millions proviennent du tournoi. Ce chiffre d'affaires est équitablement réparti entre quatre sources que sont les droits que rapportent les médias – à hauteur de 37 %, dont 10 % pour la France – les partenariats, la billetterie et les événements liés aux relations publiques.
Ce modèle économique permet de dégager 65 millions d'euros, dont 35 % servent à financer les structures décentralisées – en particulier les emplois dans les ligues régionales et les comités départementaux – et 35 % les activités institutionnelles, dont la direction technique nationale, les compétitions et l'organisation de la Fédération. Les 30 % restants sont investis dans les travaux de rénovation du stade.
Au total le tournoi nous permet d'investir chaque année 50 millions d'euros dans le tennis français.
La modernisation du stade est essentielle pour garantir l'avenir du tournoi et préserver la pérennité d'un événement planétaire majeur dans un contexte de compétition internationale exacerbée, comme en témoignent les plans de développement de Wimbledon et de Flushing Meadows annoncés cet été.
Le tournoi de Roland-Garros attire chaque année 460 000 spectateurs et 1 300 journalistes accrédités. Il représente 15 000 heures de programmes de télévision diffusés dans 200 pays, ce qui en fait la plus importante diffusion en clair de tous les tournois de tennis du monde, conformément à la politique que nous menons depuis de nombreuses années en matière de commercialisation des droits.
Garantir l'avenir de Roland-Garros revient à préserver à la fois la source principale de financement du tennis français, et par conséquent son développement territorial, sa contribution avérée au rayonnement international de Paris et de la France et ses retombées, directes et indirectes, sur l'économie francilienne. L'étude que nous avons confiée au BIPE, cabinet de conseil en analyse stratégique et prospective économique, montre que le tournoi de Roland-Garros rapporte 277 millions d'euros de PIB à l'agglomération parisienne.
Selon le BIPE, le secteur du tennis dans son ensemble, si l'on englobe les équipementiers, représente chaque année en France 2,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, près d'un milliard d'euros de valeur ajoutée brute et près de 28 000 emplois, soit plus de 18 000 équivalents temps plein (ETP), dont la moitié dans le tennis amateur. À lui seul, Roland-Garros génère chaque année 152 millions d'euros de valeur ajoutée brute directe et mobilise 4 700 personnes, soit près de 700 ETP.
Toujours selon le BIPE, la fin de Roland-Garros entraînerait la suppression de 340 millions d'euros de PIB et de 9 500 emplois, et un manque à gagner fiscal pour l'État et les collectivités de plus de 80 millions d'euros par an. À l'inverse, le projet de modernisation devrait permettre de dégager un gain marginal cumulé de 360 millions d'euros et d'assurer l'emploi annuel moyen de 900 personnes entre 2014 et 2020 ; il nécessitera par ailleurs des investissements qui permettront d'employer chaque année 900 personnes et génèreront 180 millions de PIB.
La modernisation du stade répond à de véritables besoins. Elle offrira des conditions d'accueil et de confort optimales au public en créant des extensions, de nouveaux accès, des espaces verts, de nouveaux volumes et en modernisant les espaces et locaux actuels. En outre, elle protégera le tournoi des aléas météorologiques grâce au toit qui couvrira le court central Philippe-Chatrier.
Pourquoi avons-nous choisi de rester à Paris ? Ce sujet a été très longuement évoqué. Nous avons considéré que cela permettait de capitaliser sur les atouts majeurs du tournoi que sont son histoire, qui s'y écrit depuis plus de 80 ans, et le site exceptionnel et mythique de la Porte d'Auteuil. Convaincus que dans la course au gigantisme nous sommes sûrs de perdre – car il existe de par le monde des investisseurs dont les moyens sont très supérieurs aux nôtres – nous avons choisi de préserver la personnalité unique de notre tournoi sur ce site historique, situé à deux pas des plus grands monuments de Paris. Nous avons privilégié la qualité à la quantité, le « toujours mieux » au « toujours plus ».
La construction du nouveau stade répond à trois partis pris. Tout d'abord, nous assumons pleinement le fait qu'il s'agit d'un stade urbain, c'est pourquoi nous avons envisagé un stade à périmètre variable, qui sera étendu pendant le tournoi et restreint en dehors de cette période.
Nous avons également tenu à ouvrir le site sur son environnement en l'intégrant dans la vie du quartier de la Porte d'Auteuil et en développant sa dimension paysagère. Nous avons confié notre projet au célèbre paysagiste Michel Corajoud, qui a parfaitement répondu à ces exigences.
Nous avons enfin adopté une démarche transparente, démocratique et citoyenne. Nous avons, en amont, évalué toutes les options possibles et engagé les procédures prévues – concertation sous l'égide de la Commission nationale du débat public, enquêtes publiques, comité de suivi avec les associations.
Contrairement à ce qu'affirment nos détracteurs, ce projet est totalement respectueux de l'environnement, de l'histoire et de l'architecture de ce site exceptionnel. Les photographies que vous voyez apparaître à l'écran représentent Roland-Garros aujourd'hui et ce qu'il sera demain. Vous constatez que le nouveau stade comprendra plus d'espaces verts que le stade actuel.