Intervention de Damien Abad

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique économique du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

Monsieur le Président, permettez-moi d'abord de regretter le départ précipité du Premier ministre (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.), car ma question lui était destinée. Je m'adresserai donc à M. « l'encore Premier ministre ».

Si un Australien volant a franchi ce week-end le mur du son, force est de constater que votre Gouvernement et vous-même venez de dépasser le mur de l'incompréhension. (Applaudissements sur certains bancs du groupe UMP.)

Mur d'incompréhension, d'abord, au sein de votre propre Gouvernement dans lequel, depuis un mois, il n'y a que reculade, dérobade, rétropédalage, volte-face, confusion et dissonance en tout genre. (Même mouvement)

Mur d'incompréhension, aussi, envers les Français. Depuis que vous êtes aux manettes, ils sont devenus, pour les uns des pigeons – c'est le cas des jeunes créateurs d'entreprises, des entrepreneurs, des artisans et des commerçants – (Même mouvement), pour les autres, les dindons d'une farce qui a assez duré : je songe aux ouvriers, aux employés, et aux salariés courageux, qui voient leur salaire diminuer, car ils ne peuvent plus faire d'heures supplémentaires. Vous qui prétendez faire de la France un grand pays industriel, vous envoyez un bien triste message à notre jeunesse, à nos entreprises, à la France des classes moyennes, à la France de la majorité silencieuse, celle qui paie toujours tout et ne reçoit jamais rien !

Mur d'incompréhension, enfin, quant à votre politique et à votre budget. Avec près de 30 milliards d'euros de taxes et impôts supplémentaires, vous mettez la France à genoux, et les Français à terre. Comment croire, dans ces conditions, que seulement un Français sur dix subira de plein fouet votre matraquage fiscal ?

Alors que le moral des entrepreneurs est au plus bas, que le pouvoir d'achat des salariés est en berne, et que la confiance des Français tend à disparaître, ma question est simple, monsieur le Premier Ministre : combien de temps encore allez-vous persister dans ce qui ressemble de plus en plus à un double mensonge d'État, vis-à-vis des chefs d'entreprises, et vis-à-vis des salariés ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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