Madame Girardin, la question portuaire dépasse largement le périmètre dont je suis chargé. Les crédits pour 2013 vont à la réforme des ports d'Outre-mer, que vous connaissez bien. Les grandes infrastructures portuaires françaises ne sont pas à la hauteur de Rotterdam, Anvers, Gênes ou Barcelone : le constat n'est pas nouveau et l'effort à consentir est colossal.
Je partage les préoccupations de M. Mariton : alors que certaines collectivités font des efforts considérables depuis des années, ouvrant des chantiers pendant tout l'été pour passer du plomb au PVC, les enquêtes épidémiologiques montrent qu'il y a eu dans certains départements un seul cas de saturnisme en un siècle ! Dans les secteurs médico-social et sanitaire, on sait bien que le saturnisme ne pose pas de problème grave dans la plupart de nos territoires. La difficulté est que plusieurs réseaux sont aujourd'hui en voie de conversion. Mais la question mérite d'être débattue, afin de souligner la nécessité de tempérer les préconisations et directives sur ce sujet.
Monsieur Cottel, la réalisation du canal Seine-Nord Europe pose le problème général du financement des infrastructures, qu'elles soient ferroviaires, fluviales ou routières. On nous objectera le cas du Japon, qui reste très endetté, à hauteur de 120 % du PIB, bien qu'il finance des infrastructures depuis vingt ans. Ce que les Japonais ont réussi à faire sur un archipel deux fois plus petit que la France et très montagneux n'en mérite pas moins toute notre attention. Le débat sur la nécessité des infrastructures doit être rouvert. C'est tout le problème de la bonne dette et de la mauvaise dette : à la différence de l'emprunt qui finance le fonctionnement, celui qui finance l'investissement accroît la richesse et la valeur d'un territoire.