Madame la présidente, c'est pour nous un grand plaisir, et un honneur, d'être reçues par votre Délégation, après nous être rendues à Bruxelles en début de semaine.
Notre commission est l'une des 22 commissions permanentes du Bundestag, qui appuient les travaux de chaque ministère fédéral. Vous savez d'ailleurs peut-être que notre chancelière, Mme Merkel, a été en son temps ministre fédéral des femmes et de la jeunesse. La parité est l'un des objets d'étude de notre commission, laquelle se concentre sur les questions de société. C'est avec un grand intérêt que j'ai écouté votre exposé liminaire sur le sujet et pris connaissance des chiffres-clés que vous nous avez livrés. Permettez-moi de vous faire part à mon tour des débats dont la parité fait l'objet au Bundestag et dans l'opinion publique allemande.
La question des quotas est aujourd'hui vivement débattue en Allemagne. La proposition formulée au niveau européen par la commissaire Reding, qui veut rendre obligatoires les quotas de femmes au sein des conseils de surveillance, a ouvert le débat. Par la suite, des députées issues de tous les groupes parlementaires du Bundestag ont adopté la « déclaration de Berlin », qui revendique l'application de tels quotas. Mais cette proposition demeure très controversée. Nous sommes donc très intéressées par la position des autres pays européens sur le sujet, en particulier par celle de nos voisins français.
Deux autres sujets sont également débattus en ce moment en Allemagne. Le premier l'est depuis de nombreuses années : il s'agit de la conciliation entre vie privée et vie professionnelle. Chez nous, les mères de jeunes enfants ont peu de possibilités de travailler, car nous n'avons pas de tradition de garde des enfants en bas âge au sein de structures publiques. Nous étudions donc les possibilités de garde et observons avec intérêt l'exemple de la France, où le recours aux structures de garde de jeunes enfants semble tout naturel, bien établi, et donne apparemment satisfaction ; pouvez-vous le confirmer ?
Le second débat porte sur l'instauration d'un revenu de prise en charge des enfants au foyer (Betreuungsgeld), lequel constitue une forme de reconnaissance du travail des mères au foyer mais qui est lui aussi très controversé.
En ce qui concerne enfin la place des femmes dans la vie politique, leur proportion est d'un tiers au sein des groupes parlementaires du Bundestag et de 20 % dans les conseils municipaux et d'arrondissement. J'ai été très intéressée par vos explications au sujet de la loi sur la parité en politique et de ses conséquences financières pour les partis. J'ai soutenu une disposition analogue au sein de mon parti, le parti libéral – FDP –, mais je dois dire que ma proposition n'est pas allée bien loin…