Intervention de Catherine Coutelle

Réunion du 10 octobre 2012 à 18h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle, présidente :

Chez nous, cet effet dissuasif peut exister lorsque les revenus du couple sont assez élevés.

Dans le cadre de programmes européens, j'ai travaillé sur l'articulation entre vie familiale et vie professionnelle avec des villes allemandes, en particulier Düsseldorf, où a été créé un bureau des temps destiné à adapter les services publics au rythme de la ville et à celui des femmes. Les premières à avoir lancé le mouvement sont des femmes d'Italie du Nord. Dans ce domaine, on pourrait concevoir une politique nationale d'incitation.

En France, selon l'INSEE, le temps que les hommes consacrent aux tâches ménagères n'a augmenté que de huit minutes en vingt-cinq ans. Il y a donc une marge de progression, y compris chez les jeunes !

En outre, en période de crise économique, les employeurs sont méfiants vis-à-vis des femmes qui ont des enfants et partent donc en congé de maternité et risquent de s'absenter plus souvent. Il est dès lors fréquent, bien qu'illégal, que les femmes aient du mal à retrouver leur emploi au retour du congé maternité.

Aujourd'hui, 30 % des femmes travaillent à temps partiel et 80 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Les femmes peu qualifiées et mal payées ont d'immenses difficultés à retrouver un emploi après un congé parental. Nous réfléchissons donc à un congé parental plus court – il peut durer aujourd'hui trois ans –, mieux rémunéré et que le père et la mère seraient obligés de partager sous peine d'en perdre le bénéfice.

En France, où les chiffres sont pourtant bons, les femmes ont tendance, plus que dans d'autres pays, à quitter le marché du travail – même si elles ont l'intention d'y revenir –après le deuxième enfant et surtout après le troisième. Ainsi, 38 % des femmes ne reprennent pas – du moins pas tout de suite – une activité professionnelle après la naissance de leur troisième enfant, ce qui pose un problème au moment de la retraite puisque le calcul de la pension des salariés du secteur privé se fonde sur les vingt-cinq meilleures années.

S'agissant du salaire maternel, j'ai apprécié la réponse de notre ministre chargée des droits des femmes lors d'un entretien qu'elle a récemment accordé à une radio catholique. Je n'y suis personnellement pas favorable, car je crains qu'il n'incite les femmes à rester à la maison, ce qui ne me paraît pas souhaitable.

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