Intervention de Bernard Deflesselles

Séance en hémicycle du 17 octobre 2012 à 15h00
Débat préalable au conseil européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Deflesselles :

Vous nous avez dit ensuite – gonflant vos muscles – que vous alliez renégocier le traité que vos prédécesseurs avaient mis des mois à négocier et à signer, et qu'on allait voir ce qu'on allait voir… Mais on n'a rien vu ! (« Rien ! » sur les bancs du groupe UMP. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Pour reprendre une phrase bien connue, vous sautiez sur vos chaises comme des cabris en disant « l'Europe ! l'Europe ! l'Europe ! » mais, au final, vous vous êtes déchirés sur le traité constitutionnel.

Après six mois de présidence Hollande, à la veille de ce nouveau sommet européen, où en sommes-nous ?

Le groupe majoritaire est divisé, vous en avez fait l'éclatante démonstration il y a peu ; la majorité est divisée – peut-on d'ailleurs parler de majorité lorsque l'on voit l'attitude des Verts et du Front de gauche ? Vous connaissez la formule de Voltaire : « Gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge ! ».

Le vote de la semaine dernière sur la ratification du traité en témoigne : reconnaissons à nos collègues de la majorité qui ont voté contre cette ratification qu'ils ont bien eu conscience de l'imposture : pas une virgule du traité n'a été modifiée.

Et ce ne fut pas la seule imposture ! Le pacte pour la croissance et l'emploi que vous nous survendez depuis des mois, monsieur le ministre, et encore à l'instant, pour tenter de masquer vos renoncements, ne fait que reprendre et compléter des projets, des programmes déjà existants. C'est en fait un simple codicille sans grande portée. Les 120 milliards promis ne sont qu'un banal recyclage de crédits, quelques-uns d'ailleurs émanant des fonds structurels européens. Tout au plus ce codicille a-t-il permis de mettre un peu d'ordre dans les nombreux méandres européens.

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