Le budget que nous avons commencé à examiner hier en témoigne. Alors que tous nos partenaires s'imposent des efforts de redressement et procèdent à des réformes structurelles, la France prend des décisions altérant la compétitivité de ses entreprises, tout en ne diminuant pas suffisamment la dépense publique et en matraquant fiscalement les Françaises et les Français de toutes conditions. Après le choc de compétitivité promis, espéré, attendu… on évoque aujourd'hui une « trajectoire de compétitivité ». Quelle litote ! Espérons juste que cette fameuse trajectoire ne soit pas synonyme de décrochage de compétitivité, à l'instar de la courbe de vos sondages.
Seul rayon de soleil dans cette actualité – mais vous n'y êtes pour rien – : le comité Nobel a décidé, de manière très symbolique, de récompenser la vision, l'action et le travail de tous les promoteurs de la construction européenne. Prenons ensemble cette distinction pour ce qu'elle est : la célébration d'une formidable inspiration née sur un champ de ruines, un modèle de dialogue et de politique pacifique, certes imparfait, mais un modèle tout de même. Ne boudons pas notre plaisir, mes chers collègues, tels des enfants gâtés. Oui ! l'Europe a dit des choses. Oui ! l'Europe dit encore des choses. Oui ! l'Europe aura encore à dire des choses sur l'incroyable volonté commune de construire ensemble un avenir.
Ce prix nous engage.
Nous le savons tous, notre continent traverse des difficultés majeures. Paradoxalement, elles nous ont permis de réaliser qu'il nous est impossible d'y répondre seuls.
Monsieur le ministre, mes chers collègues, demain et vendredi se tiendra un nouveau Conseil européen. L'ordre du jour sera quasi exclusivement économique puisqu'y seront évoqués, outre la mise en oeuvre du pacte pour la croissance et l'emploi, le cadre financier intégré avec la mise en place d'un mécanisme de surveillance unique et la recapitalisation directe des banques. Les conclusions du sommet devraient de nouveau insister sur la nécessaire légitimité démocratique et l'obligation de rendre des comptes dans un cadre budgétaire intégré. Nous serons appelés à adopter le paquet législatif relatif à la surveillance budgétaire – le two-pack – d'ici à la fin de l'année.
Le groupe UMP se réjouit de savoir que le Président de la République se rendra à ce sommet avec l'acquis de la ratification par la France du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de la zone euro. Nous nous félicitons d'avoir, dans notre immense majorité, adopté ce traité que le président Nicolas Sarkozy a longuement négocié et signé. C'est en effet une excellente nouvelle pour nos partenaires européens qui voyaient avec une inquiétude certaine – nos collègues CDU du Bundestag nous l'ont dit la semaine dernière – les tergiversations de la nouvelle majorité à ce sujet.