Quand le citoyen français paie, il lui est assez égal de savoir si cela est dû à la loi de finances, à la loi de financement de la sécurité sociale ou à un collectif.
Il est vrai que, pour essayer de limiter les dégâts, vous avez su soigner l'esthétique du budget en mettant l'accent sur ce qui vous paraissait moins coûteux politiquement, le collectif de l'été dernier et la loi de financement de la sécurité sociale.
Ce que votre budget n'est pas non plus, et c'est grave, monsieur le ministre, c'est être une oeuvre de pédagogie. Un budget, ce n'est pas seulement un acte politique, c'est aussi un choix partagé avec les Français. Quand on passe à côté d'enjeux majeurs comme la compétitivité et l'emploi, quand l'on est en contradiction avec les engagements européens, quand les débats dans la majorité reflètent des orientations aussi contraires, et quand l'on cherche à se cacher derrière d'autres textes, comment peut-on avoir la moindre ambition pédagogique à l'égard des Français ?
Voilà ce que votre budget n'est pas. Voyons maintenant ce qu'il est.
La terre étant dure, il y a tout de même des contraintes qu'il vous faut respecter. Vous expliquez ainsi qu'il y a des contraintes de raison que vous assumez, en particulier qu'il faut limiter les déficits si l'on ne veut pas que le coût de la dette explose. Tout cela est bel et bon, mais on sent bien que ce n'est pas spontané, car vous êtes tout entier dans la culture de la dépense : vous ne le faites que parce que vous y êtes contraint. Votre budget est d'abord un budget de contrainte.
Il est aussi le résultat d'un choix idéologique, celui de l'impôt,...