…mais pas de l'impôt des plus favorisés de nos concitoyens. Ceux qui ont beaucoup de relations, ceux qui ont une grande capacité d'expression, ceux qui peuvent volontiers se déplacer, tous ceux-là, dans votre schéma initial ou dans les corrections que vous apporterez, seront certes frappés par l'alourdissement de l'impôt, mais moins que d'autres. Ceux qui, en revanche, sont moins favorisés, moins mobiles, moins dégourdis, moins riches en relations, ceux-là seront le coeur de cible. Ce sont les classes moyennes supérieures, qui auront beaucoup à souffrir de votre budget.
Au-delà des contraintes, votre budget est donc celui du choix idéologique de l'impôt. Il y a quelques années, les responsables du parti socialiste expliquaient qu'ils n'avaient plus la culture de l'impôt. Nous avons bien compris que ces temps sont révolus.
Votre budget est aussi un pari. Vous vous dites qu'avec un peu de chance, la reprise peut venir aux États-Unis et en Chine au deuxième semestre 2013 et qu'alors ce que vous prévoyez peut marcher. Ce n'est pas comme cela qu'on construit un projet de loi de finances.
En fin de compte, votre budget réussit à être à la fois lourd et léger. Lourd par le coût qu'il représente pour nos concitoyens et par le coup qu'il porte à l'espoir, dès lors que les acteurs économiques n'osent plus regarder l'avenir et se protègent de peur d'avoir à payer beaucoup d'impôts. Léger par l'absence de stratégie hormis un seul espoir, que vous souhaitez vainement partager avec les Français, celui d'arriver à surfer sur la conjoncture en guettant le moment où elle s'améliorerait.
On ne fait pas de bonnes finances pour le pays comme cela, pas davantage de bonne politique. Vous ne serez donc pas surpris que le groupe UMP vote contre votre budget (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.).