Intervention de Dominique Lefebvre

Séance en hémicycle du 17 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 - projet de loi de finances pour 2013

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Lefebvre :

C'est aussi une question d'efficacité économique pour ne pas pénaliser la consommation et l'emploi, et donc, le retour vers la croissance.

Mais plus fondamentalement encore que la répartition des efforts nécessaires, mes chers collègues, le vrai débat et le vrai choix, à droite comme à gauche, c'est d'abord l'ampleur de l'ajustement nécessaire.

À gauche, parce qu'on s'inquiète légitimement du risque d'effet récessif d'un tel ajustement, on s'interroge sur la réelle nécessité d'un tel effort. Outre que les choix que vous nous proposez, monsieur le ministre, préservent la consommation et l'investissement, donc la croissance, sa nécessité ne fait pourtant, hélas, aucun doute. C'est d'abord un enjeu pour la stabilité de la zone euro que la parole de la France soit respectée. C'est surtout que nous n'avons plus les moyens d'augmenter davantage notre dette. Nous ne pourrons supporter dans les années à venir une augmentation inconsidérée de plusieurs milliards d'euros des intérêts de la dette qui serait autant d'argent en moins pour l'éducation, l'emploi, la sécurité et la justice. Nous ne pouvons plus augmenter l'impôt qui frappe désormais nos enfants dès leur naissance.

À droite, on nous joue depuis des semaines, toute honte bue, une petite musique sur l'air fameux du donneur de leçons de gouvernance budgétaire : cet effort serait insuffisant, notamment en matière de dépenses, nous dit-on, mais sans jamais préciser quelles dépenses devraient être supprimées. À l'occasion du débat sur le projet de loi de finances rectificative en juillet, la semaine dernière encore lors du débat sur le projet de loi organique sur le pilotage et la gouvernance des finances publiques, l'UMP et l'UDI nous jouent d'ailleurs la même partition à longueur d'intervention, en commission comme dans l'hémicycle : « La gauche est laxiste, la gauche n'entend pas maîtriser la dépense publique, la gauche ne saurait qu'augmenter les impôts, la gauche n'aime pas les entreprises et les entrepreneurs, la gauche n'aime pas les familles ».

Je vais vous faire un aveu, mes chers collègues de l'opposition : à gauche, ce qu'on n'aime pas, c'est l'injustice sociale associée à l'inefficacité économique, et la duplicité, celle qui vous conduit à confondre les ménages les plus aisés du pays et les classes moyennes !

Que vous préfériez critiquer le Gouvernement, vous que les Français ont sanctionnés, dans l'amertume d'une défaite que vous n'avez toujours pas acceptée, plutôt que de vous demander où vous avez failli, c'est humain – à défaut d'être glorieux.

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