Ce n'est pas le cas en 2013 puisque vous faites des économies sur les dépenses que vous auriez éventuellement pu augmenter ! Ajoutons que les seules économies que vous réalisez portent généralement plus sur l'investissement plutôt que sur le fonctionnement. On le voit notamment pour les économies au ministère de la culture ; c'est tout à fait caractéristique.
Vous avez renoué avec les créations d'emplois à la pelle, notamment dans l'éducation nationale. Vous avez abandonné toute réflexion sur l'efficacité de l'action publique, alors que nous, nous nous y étions précisément astreints. Inéluctablement, nous nous retrouverons en 2013 avec des entrepreneurs qui ne pourront plus investir parce que les charges pesant sur eux seront trop fortes, des ménages qui ne pourront plus consommer parce que leurs impôts seront trop lourds, et vous n'atteindrez, hélas ! pas les objectifs prévus dans le budget initial. Du coup, sachant que vous refuserez, une fois de plus, par idéologie, d'agir sur la dépense, vous serez certainement obligés d'augmenter encore la fiscalité. Ce n'est pas à un choc de compétitivité que vous nous conduisez, c'est véritablement à un carambolage des fiscalités pendant toute l'année 2013.
À ces erreurs fatales, à ces fautes inexcusables, viennent s'ajouter les contradictions permanentes du Gouvernement. Nous en avons été témoins, sur le présent budget, s'agissant de la taxation des oeuvres d'art, de la redevance télé sur les résidences secondaires, des profits des entreprises. Nous en saurons peut-être un peu plus ce soir, à la réunion de la commission des finances prévue à vingt et une heures.
En outre, vous êtes soumis à une difficulté majeure : vous devez en permanence réaffirmer votre attachement à la réduction du déficit à 3 % du PIB pour 2013, alors que le quatrième personnage de l'État considère que ce n'est pas important, à l'instar du futur premier secrétaire du parti socialiste !
La politique de Nicolas Sarkozy protégeait les Français, celle de M. Hollande les agresse. Vous nous avez demandé, monsieur le ministre délégué, en présentant votre budget, de reconnaître votre bonne foi. Je la reconnais évidemment : vous voulez essayer de bien faire. Mais vous avez dit aussi que vous ne vouliez pas nuire, et je ne vous reconnais pas la bonne foi sur ce point. Nuire, c'est ce que vous faites ! Le parti socialiste se trompe lorsqu'il affirme que ce budget est un budget de combat contre la crise. C'est un budget de combat contre les Français et contre la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)