Monsieur le ministre, il y a quelques jours, j'interpellais votre collègue, M. Moscovici, lui demandant : pourquoi le Gouvernement a-t-il tant de haine envers les entrepreneurs ? Ce soir, je suis venu vous parler d'amour : de l'art et de la liberté, notamment celle d'entreprendre.
Vous connaissez mon tempérament et mon goût pour les arts, aussi aimerai-je débuter mon propos par des remerciements. Je remercie le Gouvernement pour son opposition ferme, répétée par le Premier ministre et vous-même, monsieur le ministre, à l'amendement déposé par le rapporteur général de la commission des finances visant à inclure les oeuvres d'art dans le calcul de l'impôt sur la fortune.
Cet amendement, que je qualifierai de serpent de mer parlementaire, est plus que regrettable : il dessert la place de Paris en faisant planer une menace inutile sur le marché français de l'art, tout comme il va à l'encontre de la philosophie de la protection du patrimoine en poussant les oeuvres d'art à quitter le territoire.
Mon amour pour les entrepreneurs, ceux qui créent, inventent et innovent m'a été transmis par mon grand-père et est inscrit dans mes gènes. C'est pour cela que le message envoyé par votre projet de loi de finances à ces gens qui sont le fondement de notre économie me pose un problème fondamental.
Pourtant, en écoutant Jean-Marc Ayrault protester de son respect et de son attachement à l'entreprise devant l'université du MEDEF, on aurait pu croire les socialistes assagis.
Pourtant, en entendant le Président de la République dénoncer la contrainte de l'instabilité fiscale durement vécue par les entrepreneurs, lors de la remise du prix de l'audace créatrice à l'Élysée en septembre dernier, j'ai sincèrement cru qu'après dix années d'opposition la gauche était enfin réconciliée avec l'entreprise. Quelle ne fut pas mon erreur ! Quelle ne fut pas ma surprise !
Les campagnes électorales donnent régulièrement lieu à des escalades verbales et à des exhibitions de posture. Celle de François Hollande n'a pas fait exception. Rappelez-vous : à l'époque, l'ennemi désigné à la vindicte populaire était la finance internationale. Depuis, ayant constaté son impuissance face à cette hydre moderne, le Président s'est trouvé une nouvelle cible : les entrepreneurs.