Monsieur le Premier ministre, vous vouliez réformer les retraites et vous n’avez pas réformé les retraites ! Vous avez simplement réussi l’exploit de poursuivre méthodiquement votre matraquage fiscal.
Alors que, pour répondre à la conjoncture, il fallait accélérer l’effort réalisé en 2003 et en 2010, vous avez au contraire ralenti cet effort. En 2003 et en 2010, nous avons lié la retraite à l’espérance de vie, nous avons créé le dispositif de carrières longues, nous avons commencé à faire converger les régimes publics et les régimes privés, nous avons introduit la notion de pénibilité, et nous avons économisé 30 milliards d’euros – 30 milliards d’euros ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Heureusement que nous étions là, sinon vous seriez devant un mur budgétaire infranchissable par vous ! Pour cela, monsieur le Premier ministre, que fallait-il ? Il fallait du courage, simplement du courage ! Il ne faut pas avoir peur de réformer ; or vous avez peur, tout le temps, toujours, de réformer. Vous refusez l’obstacle, vous contournez l’obstacle !
Votre réforme se résume à une augmentation pure et simple des impôts : 10 milliards d’euros pour les retraites – 7 milliards dans la réforme de 2013, 3 milliards dans la réforme de 2012 que vous aviez menée. C’est le degré zéro de la pensée politique : c’est Mme Royal qui le dit, ce n’est pas nous !