Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 11 octobre 2013 à 9h30
Garantir l'avenir et la justice du système de retraites — Article 9

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé :

Mon avis est évidemment défavorable. J’entends l’argumentation développée par Mme Fraysse et M. Dolez, mais, franchement, c’est pousser le sens du paradoxe un peu loin. Je le dis de façon très directe et très simple. On ne peut vouloir qu’il y ait une prise en compte de la pénibilité, vouloir qu’il y ait des retraites à un âge anticipé en raison des conditions et des parcours difficiles qu’ont pu connaître les salariés, et donner le sentiment de faire la fine bouche face à une avancée majeure qui est proposée par ce texte, et qui ne s’inscrit en aucun cas dans la continuité de ce qui a été réalisé au cours des quinquennats précédents.

Ce n’est pas s’inscrire dans les pas de la réforme de 2010, c’est transformer complètement l’approche que nous avons du départ en retraite et faire en sorte que nous puissions adapter, en fonction des carrières, les conditions de ces départs. Je ne comprends pas la logique, du point de vue même qui est le vôtre, de cette demande de suppression.

J’émets donc évidemment un avis défavorable, en précisant que les deux années, soit huit trimestres, qui peuvent être déduites de la durée de cotisation exigée, peuvent valoir aussi pour les carrières longues.

En réponse à M. Jacquat, j’indique que la capacité d’attribution de trimestres au seul régime général – nous l’avons vu sans doute un peu vite hier soir dans le cours de la discussion – est prévue pour des raisons de simplicité de gestion, mais cela n’enlève rien au fait qu’un polypensionné pourra évidemment partir de façon anticipée dans l’ensemble des régimes ou vis-à-vis de l’ensemble des régimes auxquels il aura contribué.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion